Le dialogue avec l'Unpef n'a abouti à rien, ce qui veut dire que la grève est maintenue. Le dialogue a repris dans la journée d'hier avec l'Union nationale des professeurs de l'éducation et de la formation. Le débat était très serré autour des revendications de l'Unpef. Du côté du ministère, il faudrait tout d'abord convaincre les syndicalistes de se démarquer de la décision de débrayer. Une option sur laquelle se sont penchés six syndicats de la Confédération de l'éducation, dont l'Unpef. Le choix de la grève est fixé pour les 15 et 16 du mois en cours, mais cette fois-ci sans le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte) qui, lors d'un regroupement de réconciliation avec l'éducation tenu samedi dans les locaux du ministère, a décidé de geler la décision de débrayage. Le dialogue a été enclenché hier, avec l'Unpef et a repris aujourd'hui ce matin. Cette même organisation qui, semble-t-il, ne voulait, samedi, pas baisser facilement les bras, temporise sa décision et préfère attendre la suite des négociations. L'Unpef, voulant jouer au porte-voix de la confédération de l'éducation, a suggéré au ministère d'ouvrir les mêmes portes aux autres partenaires sociaux non agréés. Selon toute vraisemblance, l'Unpef s'agrippe inlassablement à l'esprit du groupe, car c'est à son niveau, faut-il le rappeler, qu'a été décidé le choix du débrayage. Mais une alliance que Boubakeur Benbouzid ne reconnaît pas encore. Quoi qu'il en soit, avec les syndicats agréés ou sans, les autres organisations maintiennent toujours leur mot d'ordre qui, selon eux, constitue l'unique manière de faire valoir leurs droits. Pendant la première journée de négociation, le vent ne jouait ni au profit du ministère ni au profit des syndicalistes de l'Unpef. Ces derniers, alors qu'ils réclamaient une réponse à leurs requêtes, «le ministre insistait sur l'illégitimité de la Confédération et de l'action décidée», expliqua Mohamed Ider, président de l'Unpef. L'Union nationale des professeurs de l'éducation et de la formation, contrairement au Snte, conditionne l'abandon de l'action de débrayage par l'ouverture d'un dialogue «responsable et objectif» avec tous les autres partenaires sociaux, à en croire le président de l'Unpef. Le ministre de l'Education a encore une fois fait mine d'être compréhensif par rapport aux revendications des syndicalistes. Il s'accroche au fait que la satisfaction de certaines requêtes, à l'instar d'une revalorisation salariale, défendue à cor et à cri par les syndicats, dépend de la refonte du statut de la Fonction publique. Sur le registre des doléances, rédigées par les enseignants et les travailleurs contestataires, sont mentionnées des requêtes qui, selon eux, ne datent pas d'aujourd'hui. Ils mettent en exergne la revendication salariale pour toutes les catégories des travailleurs de l'éducation. Juste après vient une réclamation aussi importante qu'est la promulgation d'un statut particulier pour les travailleurs du secteur. Une revendication qui, selon toute vraisemblance dépend aussi de la révision, tant attendue du statut de la Fonction publique qui, semble-t-il, stagne toujours. Ce n'est pas tout, l'attribution de la retraite à 100% et la protection du libre exercice de l'activité syndicale et du droit de grève constituent également deux dossiers importants qui figurent dans la plate-forme de revendications. A l'heure où nous mettons sous presse, seule une petite déclaration de Mohamed Ider a filtré tard dans la journée. Il déclare que les négociations n'ont abouti à aucun résultat, ce qui veut dire que le choix de la grève est maintenu. A cette révélation, le président de l'Unpef n'a ajouté aucun mot. En tout cas, puisque les autres syndicats tablent sur une décision qui, à leurs yeux, est irréversible, il y a un risque de voir les écoles encore une fois paralysées.