Le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz, a appelé le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki Moon, à exercer des « pressions » sur le Maroc pour qu'il « cesse l'escalade » au Sahara occidental. « Dans les territoires sahraouis sous occupation, les autorités marocaines s'emploient à forcer (...) les citoyens sahraouis à voter dans des élections qui concernent un pays qui n'est pas le leur et, en même temps, elles persistent à les priver du droit au vote dans l'exercice de leur droit fondamental à l'autodétermination », écrit le président sahraoui dans une lettre diffusée hier par l'agence sahraouie SPS. « J'attire votre attention, écrit encore M. Abdelaziz, sur les pratiques provocatrices, répétitives, dangereuses et en contradiction flagrante avec l'exigence du Conseil de sécurité formulée dans sa résolution 1754 qui demande aux parties de bâtir un climat de confiance et de bonne volonté favorisant les négociations directes et permettant la conclusion d'un accord qui débouche sur l'autodétermination du peuple sahraoui. » Pour le secrétaire général du Polisario, le gouvernement marocain « recourt à l'escalade, à la politique de la fuite en avant et transgresse le droit international de manière flagrante », ajoutant que ce gouvernement « ne possède pas la souveraineté sur le Sahara occidental et n'a donc pas le droit d'assujettir la population d'un territoire agressé et conquis injustement par les armes à des pratiques censées se dérouler uniquement à l'intérieur des frontières reconnues du pays agresseur et concerner sa seule population ». « En imposant ces élections sur le territoire du Sahara occidental occupé, dans un contexte où la répression féroce et la torture, le quadrillage sécuritaire et le black-out médiatique s'intensifient, les autorités d'occupation marocaines défient la légalité internationale et tentent d'imposer un fait accompli colonial sur un territoire confié à la responsabilité des Nations unies », ajoute le président sahraoui dans sa lettre. M. Abdelaziz a, à cet effet, réitéré sa demande de voir l'ONU, en tant que responsable du territoire, « assumer intégralement cette responsabilité, agir pour mettre un terme à la répression atroce commise par les autorités coloniales marocaines contre des citoyens sahraouis innocents, ouvrir les territoires (...) occupés aux observateurs et aux médias indépendants, libérer les 66 prisonniers politiques sahraouis (...) » suite aux manifestations de mai 2005. « Nous demandons aussi de révéler le sort de plus de 500 civils sahraouis disparus et celui de 151 prisonniers de guerre sahraouis aux mains du gouvernement marocain. Nous demandons également la publication du rapport de la délégation du Commissariat de l'ONU pour les droits de l'homme de septembre 2006 et la mise en œuvre de ses recommandations », a écrit le président sahraoui. Il a enfin appelé à l'élargissement du mandat de la mission de l'ONU au Sahara occidental (Minurso) pour qu'elle « puisse surveiller la situation des droits de l'homme et rapporter les violations commises ». R. I.