Les propos de Belkhadem qualifiant d'“immorales” les critiques d'Abou Djerra contre le gouvernement n'ont pas laissé indifférent ce dernier qui a profité, hier, de l'ouverture de la cession parlementaire pour revendiquer un droit d'inventaire sur l'action de l'Exécutif. “Je suis solidaire avec le gouvernement, mais j'ai le droit de critiquer et de dire que ça ne va pas bien”, réplique le patron du MSP qui rappelle à son homologue du FLN que “nous ne sommes pas à l'époque du parti unique”. Abou Djerra Soltani, évoquant à nouveau la polémique sur la valse des étiquettes dans les marchés, jette une pierre dans le jardin de Barkat, le ministre de l'Agriculture. “Quand le gouvernement injecte des milliers de dollars dans le secteur de l'agriculture, et que la pomme de terre se vend à des prix exorbitants, on a le droit de critiquer.” Et de tempérer plus loin son attaque en concédant que “dans cette situation, il n'y a pas que le gouvernement qui est responsable”. Le peuple en prend aussi pour son grade dans la bouche du chef du MSP qui lui reproche d'être aussi “désorganisé que le marché”. Idem pour les associations accusées de “ne pas faire leur travail” par Abou Djerra qui déplore la marginalisation des partis politiques. “L'opposition est absente”, déplore-t-il. Autre centre d'intérêt d'Abou Djerra : le code communal. Là, également, il cultive sa différence. “Nous sommes pour une autre philosophie qui donnerait plus de pouvoir aux élus locaux et que les communes puissent avoir non seulement des budgets de fonctionnement, mais aussi des budgets de développement.” Quant au projet de statut de la Fonction publique, donc la nouvelle grille des salaires, le chef du MSP est d'accord, mais en plus il refuse tout retard dans son application. Une autre pique contre Belkhadem qui avait laissé entendre que l'application de cette grille pourrait intervenir fin 2008. N. S.