Issad Rebrab qui se dit “fier” d'apporter sa pierre pour l'édification de l'économie nationale est sur le point de mettre en place, au plan intérieur, un “plan de développement à moyen et long terme”, qui se traduira par un nouveau projet d'investissement : “Un complexe logistique, industriel et énergétique intégré autour de 5 à 7 pôles d'activité.” Qu'apporte Cevital à l'économie algérienne, dans le nouveau contexte de libéralisation ? La question s'est imposée d'elle-même, hier matin, lors d'une conférence de presse animée par son patron, Issad Rebrab, au siège de son groupe, à Alger. Selon ce dernier, le groupe agroalimentaire a versé 54% du chiffre d'affaires, soit 49 milliards de dinars, au budget de l'Etat, entre 1999 et 2006. “L'Etat est le premier actionnaire de Cevital, sur le plan de la fiscalité”, a déclaré M. Rebrab, en insistant sur la participation de son entreprise au “bien-être” des citoyens algériens. La société Cevital (SPA) a été créée, pour rappel, en 1998, pour répondre au marché de l'agroalimentaire : huile, margarine, sucre, etc. De 1999 à 2006, la quasi-totalité des bénéfices ont été réinvestis et “seulement 1% a été distribué, pendant toutes ces années, aux actionnaires”. C'est ainsi qu'en 2005, le groupe a investi d'autres secteurs et s'est lancé dans la réalisation de 5 projets industriels, comprenant 6 unités : une nouvelle raffinerie de sucre (1 million de tonnes par an), 2 centrales électriques en cogénération (50 MWA), une unité d'eau minérale, une ligne de verre plat (600 tonnes par jour) et 2 unités de fabrication de bâtiment préfabriqué en béton. Aujourd'hui, ce privé national qui se dit “fier” d'apporter sa pierre pour l'édification de l'économie nationale, est sur le point de mettre en place, au plan intérieur, un “plan de développement à moyen et long terme”, qui se traduira par un nouveau projet d'investissement “un complexe logistique, industriel et énergétique intégré autour de 5 à 7 pôles d'activité”. Un projet qui coûtera au groupe plus de 20 milliards de dollars et permettra la création “de plus de 100 000 nouveaux emplois directs et un million d'emplois indirects”. Et qui exigera la construction, toujours par le même groupe, d'un port à Cap-Djinet (Dellys) de près de 5 000 hectares, dont une première partie, incluant seulement 1 500 hectares, devra être rapidement érigée. “5 000 hectares, ce n'est rien pour un pays. Mais, il faut voir ce que va rapporter ce port pour le pays, c'est-à-dire des emplois, des devises, un développement économique et social”, a expliqué Issad Rebrab à la presse. Ce dernier a également fait savoir que ce port “va recevoir nos complexes industriels, mais aussi des porte-conteneurs pour dispatcher les containers sur différents ports algériens et d'autres ports africains et européens”. Parmi les “projets industriels structurants et performants de dimension internationale”, le conférencier a cité notamment le complexe pétrochimique d'une capacité de 10 millions de tonnes d'acier, c'est-à-dire plus de 10 fois la capacité du complexe d'El-Hadjar de Annaba. Ce complexe, dira-t-il, “va alimenter d'autres complexes”, à l'exemple du complexe automobile qui devrait fabriquer, “non pas faire le montage”, quelque 250 000 véhicules annuellement, dont une partie de la production (100 000 véhicules) serait exportée. “Un millier de petites et moyennes entreprises seront des sous-traitants et se chargeront de transformer une partie des produits primaires que nous allons produire”, a précisé le P-DG de Cevital. Non sans rappeler que le but de son groupe est de “créer le maximum de valeur ajoutée et d'emplois”. “Notre première priorité est le développement du pays”, a appuyé M. Rebrab. Ce dernier a, en outre, assuré que sa société a décidé de s'investir aussi dans la construction de centrales logistiques des produits agroalimentaires et autres, pour “réguler le marché national”, d'une part, et “développer les exportations”, d'autre part. D'après lui, le groupe Cevital lancera, par ailleurs, 2 projets touristiques, l'un dans la wilaya de Tipasa, non loin de Cherchell, et l'autre dans la wilaya de Béjaïa, particulièrement à Souk El-Tenine. Des projets qui profiteront, selon lui, aux Algériens et aux entreprises nationales. H. Ameyar