Ali Benhadj, le numéro deux de l'ex-parti dissous (FIS), a été arrêté, hier, par les services de sécurité. Son arrestation intervenue vers 10h du matin a eu lieu à proximité de son domicile à haï El-Badr de Kouba (Alger), indiquent nos sources. Intervenant sur la chaîne qatarie Al-Jazeera, son fils a confirmé l'arrestation en question, tout en la dénonçant. Aucune information n'a, par ailleurs, filtré sur les motifs de l'arrestation du numéro deux de l'ex-Front islamique du salut qui n'en est par ailleurs pas à sa première interpellation par les services de sécurité, tant il n'a cessé de faire des déclarations publiques en contradiction avec les dispositions de la charte présidentielle portant paix et réconciliation nationale. L'arrestation de l'ancien activiste du FIS a-t-elle un rapport cependant avec les déclarations de Abdelmalek Guenaïzia, le ministre délégué auprès du ministère de la Défense nationale ? Cette question se pose d'elle-même au regard précisément des propos formulés par ce dernier, le 2 septembre dernier, au Conseil de la nation (Sénat), à l'occasion de l'ouverture de la session d'automne du Parlement. Ce jour-là, le général Abdelmalek Guenaïzia avait déclaré : “Nous sommes actuellement en train de voir et d'apprécier la situation” dans une allusion aux propos scandaleux de Ali Benhadj contre la mémoire du patron des services du contre-espionnage, le général-major Smaïn Lamari, décédé le 28 août dernier. “Vous allez voir”, a prévenu le ministre délégué à la Défense nationale à la question de savoir quelles seraient les mesures qu'il comptait prendre à l'encontre de l'ex-numéro deux du FIS, non autorisé du reste à faire des déclarations publiques, selon les dispositions de la Charte présidentielle portant paix et réconciliation nationale et le procès-verbal portant sa libération. Le membre du gouvernement, qui a expliqué que les déclarations en question “ne nous inquiètent pas”, a pourtant, au regard du ton utilisé dans sa déclaration, montré que son institution n'allait pas rester indifférente. En tout cas, Ali Benhadj avait franchi la ligne rouge lors de son passage à l'émission intitulée El-Hiwar, diffusée sur la chaîne qatarie Al-Jazeera, en accusant le général-major Smaïn Lamari d'être à l'origine de tous les maux du pays. Benhadj, qui avait trouvé en la chaîne Al-Jazeera une tribune de choix pour propager son discours, n'avait pas reçu de mise en garde officielle contre son attitude avant celle de Guenaïzia. NADIA MELLAL