Relancer le partenariat de proximité, telle est la mission de Charles Josselin, ex-ministre de la Coopération, président de l'association française des Cités unies qui parraine une cinquantaine de projets d'utilité publique en Algérie. Après la visite de Sarkozy en juillet dernier, Paris semble vouloir donner un coup d'accélérateur à la coopération avec Alger. C'est le sentiment de Charles Josselin, sénateur socialiste. “Je suis à Alger pour examiner la relance de cette forme de coopération qui a le mérite de transcender les contingences politiques et surtout de donner des résultats concrets aux populations”, devait-il dire, implicitement, lors de sa rencontre avec la presse. Après avoir révélé que ce type de coopération est ce qui réussit le mieux dès lors qu'elle met en phase des institutions élues de base, Charles Josselin s'est interrogé sur le peu d'enthousiasme qu'elle a suscité en Algérie alors qu'elle porte sur des domaines qui intéressent directement les administrés : l'assainissement des eaux, les transports publics, la circulation dans les villes, l'environnement, la gestion des déchets urbains. Le problème est dans le caractère très centralisé de l'Algérie où la marge des élus dans la prise de décisions est minime. Le ministre délégué aux Collectivités locales, Ould Kablia, a, par ailleurs, lui-même reconnu cet état de fait dans l'entretien qu'il a accordé à son hôte français. Josselin a annoncé que le prochain code des collectivités locales comportera deux articles qui leuri permettront de travailler avec leurs vis-à-vis étrangers. Il faut savoir que sur les 36 000 mairies que comporte la France, 3 000 mènent des actions à l'étranger sous couvert de Cités unies France. En Algérie, une cinquantaine d'APC est concernée par ce type de coopération mais seuls 25 projets sont en cours de réalisation, dont la rénovation de la basilique de Notre Dame d'Afrique par la mairie de Marseille, la réfection du Jardin d'essais par celle de Paris et la rénovation de La Casbah par celle de Lyon. Josselin doit inaugurer aujourd'hui un partenariat entre Boumerdès et la ville de Belfort. Aux yeux du président de l'association française, cette forme de coopération entre élus et, demain, avec la société civile, est une composante de la coopération de l'Etat français dont il dit attendre un “rebond” avec la visite d'Etat à Alger de Nicolas Sarkozy au mois d'octobre. Les Français souhaitent que les Algériens rejoignent le Comité international des villes qui doit tenir sa conférence incessamment à Séoul. En attendant, il est prévu une rencontre entre élus français et algériens en 2009 pour faire le point et dégager de nouvelles perspectives à cette coopération à la base, que Charles Josselin souligne comme étant la traduction de la volonté de la population française d'ouvrir une nouvelle page avec ses voisins du Sud. Il y a “une appétence” chez les Français pour la coopération avec l'Algérie, a-t-il expliqué, soulignant que les collectivités locales françaises ne peuvent pas lancer de projets de partenariat à l'étranger sans le consentement de leurs électeurs. Enfin, au-delà de projets proprement matériels, Cités unies France souhaite apporter sa collaboration dans des domaines dont souffrent les institutions élues algériennes, notamment pour la formation de leurs élus et personnels et dans des expertises en matière de conception, réalisation et gestion de projets d'utilité publique. D. Bouatta