Depuis l'attentat suicide perpétré à Batna le jeudi 6 septembre, une équipe de psychocliniciens se relie aux autres spécialistes de la santé pour assurer une prise en charge psychologique aux 154 malades toujours hospitalisés. Cette opération est programmée pour s'étendre aux autres témoins de l'attentat ainsi qu'aux familles des victimes décédées et des blessés. “Actuellement, 10 psychologues cliniciens activent en groupe au niveau de différents services du centre hospitalo-universitaire de Batna pour assurer une prise en charge psychologique aux blessés…” nous apprend un autre psychologue clinicien, M. Bouderbella Khmissi, responsable du bureau des entrées du centre hospitalo-universitaire. “Le travail de ces psychologues consiste à engager le traumatisé dans un comportement préservant sa santé, en diminuant sa résistance aux changements de son état vital et hâter le processus de la cure”, nous explique un des psy rencontré au niveau des urgences. Par la même occasion, Ie directeur de l'action sociale de la wilaya de Batna nous apprend que des cellules d'écoute et de prise en charge psychologique sont opérationnelles au niveau des deux points externes de consultation psychologique, au niveau du centre de l'enfance assistée de Batna et au centre médical de Barika. Interrogé sur les symptômes psychologiques manifestés par les malades admis aux services du CHU de Batna, nos interlocuteurs révèlent que “pour le moment, il est prématuré de se prononcer sur les types de réactions que développent ces malades”. Ils rajoutent, toutefois, que “le soutien psychologique est assuré à tous les malades admis ainsi qu'à leur famille”. Si les psychologues, pour l'instant, préfèrent ne pas parler des symptômes observés chez les malades, certains parents et paramédicaux, qui assurent les soins aux blessés, affirment que plusieurs blessés souffrent d'un état d'abattement, de déprime, de tristesse et de vague à l'âme, surtout les plus touchés, à I'image des amputés des membres. À cet état inquiétant, il existe une lueur d'espoir, car, on nous signale que la plupart des malades acceptent leur sort avec résignation. “Ces sentiments d'extraversion les aident à s'adapter à leur situation nouvelle, à participer à leur rétablissement, à guérir vite”, observe un médecin du CHU pour qui les choses semblent aller pour le mieux et les malades digèrent I'événement pénible qu'ils ont vécu. Les techniques psychothérapeutiques de reviviscence de l'événement, les entretiens abréactifs et le soutien médicamenteux se poursuivent pour aider les blessés à accepter leur nouvelle situation et à participer à leur guérison. B. B.