Les agriculteurs de cette région déplorent l'absence d'une administration de proximité pour les faire bénéficier des différentes aides accordées par l'Etat. La commune d'Imsouhal, située à quelque 70 km au sud-est du chef-lieu de wilaya, recèle des ressources naturelles importantes, notamment du point de vue agricole, dont les autorités locales devraient encourager l'exploitation du créneau en accordant des aides appropriées et concrètes au profit des agriculteurs. Une richesse peu exploitée du fait de contraintes réelles qui, correctement traitée avec le soutien des pouvoirs publics, pourrait participer au développement de cette commune. À en croire des fellahs du village Ighil Igoumimen, rencontrés sur place, aucune initiative des services communaux n'a été entreprise en faveur de leur activité. “Nous avons des terrains à exploiter, mais les moyens manquent. De ce fait, nous ne savons quoi en faire.” D'après un de ces paysans, la piste agricole réalisée au niveau d'Ahlif est impraticable, alors qu'elle aurait bénéficié d'un important budget pour sa réhabilitation. L'état déplorable de cette piste a un impact négatif sur l'activité et le moral des usagers. À titre d'exemple, l'été dernier, un incendie a ravagé les oliviers des parcelles environnantes. Les habitants n'ont pu rien sauver des flammes faute de moyens appropriés. “Pourtant, le wali s'est déplacé jusqu'en ces lieux, il y a moins de deux ans, et une enveloppe financière a été dégagée pour réhabiliter la route. Où est passé cet argent ?” se demandent-ils. D'autres problèmes ont été soulevés par ces paysans, celui de l'électricité nécessaire pour l'alimentation des hangars d'élevage et des poulaillers. L'un d'entre eux a été contraint d'acheter 1 400 mètres de câble électrique et de réaliser l'installation lui-même. Ces agriculteurs se demandent dans ce contexte “où est l'aide de l'Etat et quelles seraient les conditions à remplir pour l'obtenir?” L'on comprend ainsi qu'ils manquent d'informations, d'orientation et de réelle prise en charge. “À maintes reprises, des agents de l'Apc sont venus prendre note et inscrire nos doléances, mais celles-ci restent toujours sans suite”, témoignent les mêmes paysans, en attendant la concrétisation des promesses tant entendues. Dans cette commune, des terrains de plusieurs hectares, notamment du côté de la plaine d'Azaghar, demeurent inexploités faute de prise en charge. Certains fellahs ne cachent pas leur désespoir face à l'immobilisme : “J'ai 7 hectares de terre que je voudrais bien exploiter, mais comment y arriver sans moyens matériels et les produits de base indispensables ?” s'interroge un agriculteur d'Ighil Igoulmimen, titulaire d'une carte de fellah. Sur le terrain, les agriculteurs déplorent l'absence d'une administration de proximité et un accompagnement effectif pour les faire bénéficier des différentes aides de l'Etat qui existent réellement, mais n'arrivent jamais à Imsouhal ! L'élevage reste aussi une activité prometteuse dans cette région. Des initiatives ont été prises dans ce sens, mais les demandes de soutien à l'activité restent sans suite. La production de lait de vache, par exemple, existe, mais reste à développer. Certains éleveurs ont réussi à acquérir jusqu'à 40 vaches laitières et ne demandent qu'à être soutenus dans leur initiative. D'autres en ont moins et espèrent élargir leurs capacités de production. Une manière de dire “ce n'est pas la volonté qui manque” ! Contacté par nos soins, le SG de l'APC, actuellement responsable intérimaire de la collectivité, a refusé de répondre à nos questions. KOUCEILA TIGHILT