À l'issue d'une tournée dans quatre pays africains, Côte d'Ivoire, Nigeria, Burkina Faso et Mali, le secrétaire d'Etat adjoint américain John Negroponte a déclaré jeudi depuis la capitale malienne que les Etats-Unis souhaitent renforcer leurs relations avec l'Afrique de l'Ouest dans le domaine de la sécurité, particulièrement avec le Mali et l'Algérie. “J'ai cru comprendre que le président du Mali se rendrait bientôt en Algérie et que le problème de sécurité sera abordé. C'est un domaine sur lequel nous aimerions travailler avec les deux gouvernements, et les autres pays ouest-africains”, a affirmé le diplomate américain à la presse. Interpellé sur la présence américaine dans le nord du Mali, John Negroponte a expliqué que celle-ci se limite à la formation et aux exercices conjoints, malgré la présence dans cette zone d'un chef rebelle touareg malien qui a récemment repris les armes et, du côté algérien, de la Branche armée d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (BAQMI). Poursuivant ses explications, il ajoute que la présence américaine dans le Nord malien “n'est pas une présence militaire”, tout en rappelant que les Etats-Unis n'ont “aucune intention d'implanter une base militaire ou une présence américaine dans la région”. John Negroponte a fait ces déclarations à l'issue de sa rencontre avec le président malien Amadou Toumani Touré, et avant d'assister à l'ouverture d'un forum intergouvernemental réunissant des représentants de 120 pays sur la promotion et le renforcement de la démocratie dans le monde. Les Etats-Unis forment depuis 5 ans dans le nord du Mali, notamment à Tombouctou, des troupes maliennes à la lutte contre le banditisme et le terrorisme, dans le cadre de l'initiative Pan-Sahel. Avant de rallier le Mali, le vice-secrétaire d'Etat américain avait dressé au Nigeria les grandes lignes du projet de son pays pour la mise en place d'Africom, un commandement militaire américain en Afrique, qui s'inscrit dans le cadre la politique de défense américaine. “Ce n'est pas extraordinaire pour les Etats-Unis d'avoir des commandements militaires régionaux. Nous avons des commandements militaires régionaux dans plusieurs parties du monde”, a-t-il indiqué. Il n'a pas manqué de préciser : “Nous aimerions en définitive installer des bureaux d'Africom dans un pays africain. Le processus de sélection de ce pays est en cours et nous n'allons sûrement pas le faire dans un pays où la présence du commandement américain n'est pas souhaitée.” K. ABDELKAMEL