Si les liens entre le GSPC et Al-Jazeera n'ont jamais été démentis, le soutien de la direction de Doha à son directeur local de Rabat Hassan Rachidi ne fait que confirmer le deal existant entre les deux parties. La chaîne de télévision Al-Jazeera n'est décidément pas un exemple à suivre pour les pays arabes au moment où l'on évoque l'ouverture du secteur de l'audiovisuel. En effet, si l'on reprend l'argumentaire développé par la direction de la chaîne pour défendre son directeur à Rabat au Maroc, en réponse aux informations publiées le 5 novembre dernier par Liberté et Ennahar, il est tout a fait clair que pour cette chaîne qui, soit dit en passant, n'a jamais soufflé mot sur le Qatar, recevoir et diffuser en l'état des images du GSPC montrant des attentats ou aller jusqu'à annoncer des opérations terroristes en Algérie avant même qu'elles ne se produisent, relève du respect “des strictes règles professionnelles”. Quelle serait alors sa définition de la propagande terroriste, dès lors que la diffusion de scènes d'attentats fait partie d'une couverture médiatique banale du terrorisme en Algérie ? Si les liens entre le GSPC et Al-Jazeera n'ont jamais été démentis, le soutien de la direction de Doha à son directeur local de Rabat Hassan Rachidi ne fait que confirmer le deal existant entre les deux parties. Le communiqué de la direction d'Al-Jazeera, qui affirme que Hassan Rachidi, le directeur de son bureau à Rabat, n'a pas enfreint les règles du métier dans son traitement des informations qui lui parviennent d'Al-Qaïda, renforce cette certitude d'autant mieux que le même communiqué ne va pas jusqu'à démentir les informations publiées le 5 novembre dernier par Liberté et Ennahar et selon lesquelles Hassan Rachidi recevait régulièrement des films envoyés par le responsable de l'audiovisuel du GSPC, qui s'est rendu récemment aux services de sécurité, et qu'il diffusait lors de bulletins d'informations concernant l'Algérie. Mais au-delà de la donne terroriste où Al-Jazeera affiche un soutien clair aux groupes islamistes armés qu'elle n'hésite d'ailleurs pas à faire interviewer en inscrivant cette démarche dans le cadre “du rôle d'information comme tout média international qui recherche la vérité”, la partialité de la télévision qatarie apparaît de manière criante dans le traitement de certains dossiers lourds de l'actualité internationale. L'exemple du cas du Sahara occidental semble incontestable. En soutenant le plan d'autonomie marocain, la chaîne qatarie connue également pour sa solidarité pour les régimes monarchiques, marque un appui franc à la colonisation au moment même où les Nations unies ne cessent de réaffirmer le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Là aussi, apparaît un autre deal, celui lié à l'installation d'une antenne d'Al-Jazeera à Rabat en contrepartie d'une campagne pour le projet d'autonomie. Pis, aucun mot n'est diffusé sur le combat ou du moins les initiatives politiques du Front Polisario. C'est dire que lorsqu'on parle de professionnalisme, il faudrait d'abord commencer par balayer devant sa porte. Amine Allami