Si les dirigeants de la JSK et à leur tête le président Hannachi tout comme le coach Saïb ne veulent pas entendre parler de la course au titre, très certainement pour atténuer la grosse pression qui pourrait peser sur les épaules de cette jeune formation kabyle, il n'en demeure pas moins que les prémices d'une belle amorce pour la course au podium sont désormais perceptibles du côté du stade 1er-Novembre. Et pour cause, le premier indice frappant dans cette résurrection kabyle réside très certainement dans le retour en force du public qui croit désormais à un retour au sommet des Canaris. Si les fans kabyles ont brillé par leur absence depuis le début de la saison pour bouder quelque peu leur équipe après la cruelle désillusion en Ligue des champions face à l'Etoile du Sahel, le 1er-Novembre a commencé à s'emplir progressivement depuis quelques semaines et jeudi dernier, face à l'Entente de Sétif, champion d'Algérie en titre, le chaudron “vert et jaune” était plein comme un œuf et ce, malgré le temps froid et pluvieux, et surtout la concurrence de la télévision puisque le match était retransmis en direct par l'ENTV. Et si les supporters kabyles ont scandé en fin de match le fameux “Campeone ! campeone !” pour saluer cette précieuse victoire des Canaris face au tenant du titre, les joueurs de la JSK en ont fait de même aussi sous la douche et dans les vestiaires kabyles où les camarades de Hemani ont longuement chanté et dansé pour exprimer ouvertement le bonheur d'une ascension fulgurante. Face à un onze sétifien très homogène et surtout très solidaire en défense, la JSK aura réussi à mettre le turbo et accélérer la cadence pour forcer la décision et écarter même momentanément de leur chemin un sérieux prétendant à la couronne. Certes, la JSK aura perdu dans cette sacrée bataille trois éléments-clés, en l'occurrence l'international Meftah et son capitaine Zafour blessés alors que le sympathique Oussalah est suspendu pour cumul de cartons, ce qui privera donc ces trois joueurs du match NAHD-JSK prévu ce vendredi au stade Zioui d'Hussein Dey, mais la formation kabyle a affirmé au grand jour ses prétentions pour le titre. Les poulains de Moussa Saïb ont évolué en conquérants face aux Aigles sétifiens et une telle rage de vaincre doublée d'une vitesse d'exécution rarement vue ces dernières saisons, au 1er-Novembre, prouvent si besoin est que la fièvre du “scudetto” commence à s'emparer de toute la Kabylie qui rêve désormais d'un nouveau sacre. Samedi matin, les kiosques à journaux ont été littéralement pris d'assaut par les supporters et les sympathisants de la JSK qui auront tout raflé sur leur passage, quotidiens d'informations ou journaux sportifs spécialisés à la pelle, comme pour adhérer pleinement à ce vent de folie footballistique qui s'abat de nouveau sur la région et incite tant de commentaires et surtout d'engouement populaire. “C'est à croire que c'est la saison du renouveau pour la JSK d'autant plus que la saison des olives s'annonce prometteuse cette année”, nous dira un vieux supporter à la librairie Cheikh et ce, avec un bien d'ironie et de nostalgie qui en dit long sur le climat euphorique dans lequel baigne toute cette Kabylie traditionnellement et totalement acquise aux Canaris du Djurdjura. Signe prémonitoire bien connu, en Kabylie, il est vrai que lorsque la cueillette des olives s'annonce sous de bons auspices, la “machine-JSK” est censée être… bien huilée ! La “bande à Saïd” peut-elle confirmer la tradition ? Mohamed Haouchine