Il nous était revenu ces derniers temps à l'occasion du lancement de Papier bavard, une émission littéraire tout à fait originale à la Chaîne III, avant de disparaître de nouveau. Cette fois pour toujours. Ahmed Azeggagh est parti, la soixantaine à peine entamée, des suites d'une cruelle maladie. Né en 1942 à Béjaïa, ce poète-prodige a connu une existence agitée au cours de laquelle il a notamment participé activement à la naissance du mouvement littéraire national des lendemains de l'indépendance. Aux côtés des aînés – Mammeri, Haddad, Dib, Boudia…— il a fait partie du collectif de la revue Novembre publiée par l'Union des écrivains algériens dont il est membre fondateur. En 1966, paraît son premier recueil de poèmes intitulé Chacun son métier (Sned). Des nouvelles signées Azeggagh paraissent, notamment dans l'hebdomadaire Algérie Actualités à l'instar du texte déchirant intitulé Lettre ouverte à un fantôme et qui commençait ainsi : “Je t'écris ce printemps que tu n'as pas vécu'', dédié à la mémoire de sa sœur qui venait de décéder. Le caractère jugé subversif de ses écrits le contraint à l'exil et il ne regagne l'Algérie qu'au tout début des années 1980, alors que la maladie qui devait l'emporter, le faisait déjà souffrir. Membre du comité éditorial des éditions Marinoor puis de la rédaction d'Algérie Hebdo, Ahmed Azeggagh laisse une œuvre attachante en vers et en prose, dont L'héritage (Subervie) et Les récits du silence (Les quatre vents). A la suite de cette disparition qui ampute le monde littéraire algérien d'une plume talentueuse et sensible, nous présentons à la famille du défunt nos sincères condoléances et l'assurons de notre sympathie émue.