Youcef Sayah anime deux émissions culturelles sur la Chaîne III. Son dada reste cependant le livre. “Il croque 10 volumes par semaine”, témoigne-t-on à la radio. Sa mission : faire connaître les jeunes talents en littérature, poésie ou théâtre, d'ici et d'ailleurs. Micro. Un voyage dans le Rif marocain ou quelque part dans le pourtour méditerranéen, à bord d'une émission littéraire baptisée Auditorium que vous animez tous le premier samedi du mois. Est-ce là une nouvelle vision radiophonique de vulgariser la littérature ? Le micro ne doit plus se confiner dans les studios. Il faut sortir et aller à la rencontre des talents dont on a peu ou pas du tout parlé. C'est la vocation justement du magazine Auditorium qui n'est pas destiné exclusivement à l'extérieur puisqu'il prend en charge aussi la production nationale. Dès son lancement, Auditorium avait clairement affiché ses ambitions : faire connaître à l'auditeur algérien d'autres littératures, notamment chez nos voisins marocains et tunisiens. L'émission s'est déjà déplacée au Maroc où deux émissions sur la production littéraire de ce pays ont été diffusées sur les ondes de la Chaîne III. Vous allez en rester là ? UMA (Union du Maghreb arabe) oblige... Non pas du tout. Il n'y a pas de limites géographiques. Le champ d'action est plus vaste. Rien n'empêche Auditorium de citer la France, l'Italie, l'Espagne, la Syrie, l'Egypte ou la Palestine. En somme, le pourtour méditerranéen. Et pourquoi pas la littérature chinoise ou japonaise ! Vous animez par ailleurs “Papier bavard” tous les samedis à 21h. Il n'y a pas de redondances ? ça parle exclusivement d'ouvrages algériens dont les auteurs sont invités à un face-à-face au studio. Tout passe. Le roman, la poésie, le théâtre, etc. J'invite aussi les acteurs qui ont un lien avec les thèmes débattus. Papier bavard a une prédominance sur les talents méconnus. C'est un choix. Sauf s'il y a lieu de rendre hommage à Sénac, Kateb ou Mammeri. Vous contribuez ainsi à faire sortir de l'ombre des auteurs jusque-là méconnus... Loin d'avoir cette prétention, je dois dire quand même que les gens qui aiment lire cherchent toujours à savoir ce qui est édité en Algérie. L'édition n'est pas prolifique pour autant et lorsqu'il y a production la communication fait défaut. Les éditeurs ne font pas beaucoup de battage. J'aimerais voir chez les libraires un espace où on peut trouver des catalogues, prospectus et des fiches qui recensent les productions. Que faire selon vous pour rendre au livre ses lettres de noblesse ? Le livre est excessivement cher. On est loin de l'époque où la SNED éditait à profusion à des prix symboliques. L'Etat est mieux placé que quiconque pour sauver le livre. Il est le seul à pouvoir doter en livres les institutions, les bibliothèques, les lycées et les écoles. Youcef Sayah est-il homme de radio, un amoureux du livre ou les deux à la fois ? Je n'aurais jamais pu faire la radio si je n'aimais pas la lecture.