C'est sous le slogan “Votez pour un changement” que Moussa Touati, président du FNA, a entamé son discours électoral au niveau de la wilaya de Bouira. Une région où se côtoient les berbérophones et les arabophones. Cette particularité est, pour le patron du FNA, une opportunité qui rend l'unité nationale plus solide : “Nos origines sont amazigh, mais notre langue diffère d'une région à l'autre. C'est une richesse qui doit servir pour unifier le peuple algérien et non pas une source de discorde.” Cette unité doit se concrétiser dans tous les domaines sauf dans la hogra. Et d'ajouter : “Le FNA aspire dans son programme à l'égalité des chances dans l'accès à l'emploi, l'éducation afin de construire notre pays loin des harragas. Ceux qui ont géré le pays depuis l'Indépendance ont une grande part de responsabilité de la situation que traverse le pays. Ils ont pris l'argent du peuple et l'ont placé dans des banques étrangères. Cette démarche a poussé les jeunes à quitter le pays car ils n'ont aucun espoir de l'avenir.” Parlant du chômage, Touati dira : “Nous avons proposé dans notre programme une allocation chômage de 30% du Smig aux jeunes chômeurs afin de lui permettre de se prendre en charge. Cette proposition a dérangé le pouvoir en place qui a fait de nos jeunes des drogués, des harragas et ceux qui ne pensent qu'au suicide”. Le président du FNA s'interroge aussi sur le patriotisme de nos dirigeants : “Ils ramènent des firmes étrangères et leur cèdent nos richesses. Il y a un dysfonctionnement dans les salaires attribués aux étrangers et ceux accordés aux Algériens. Un manœuvre étranger touche 3 000 DA/jour et l'Algérien 500 DA/j.” Moussa Touati n'y a pas allé avec le dos de la cuillère pour critiquer l'administration : “Ils sont des fonctionnaires partisans. Plusieurs candidatures ont été rejetées sans fondement. C'est une manière de favoriser leur parti. Nous doutons même dans la composante des agents retenus pour les bureaux de vote si eux aussi n'ont pas été désignés selon leur appartenance politique.” Par ailleurs, il a appelé ses militants, dont leurs candidatures ont été rejetées, de porter plainte individuellement contre ces personnes sans citer leurs fonctions. En direction des électeurs, il dira enfin qu'“il faut voter massivement car nous leur avons cédé le passage depuis 1962 au point où l'on est devenus des étrangers chez nous”. A. DEBBACHE