S'agissant de la crise interne que connaît le FLN, notamment à Oran, Belkhadem s'est réjoui que les tendances qui s'affrontent se revendiquent toutes du parti. Le Chef du gouvernement et SG du FLN, avant de tenir un meeting jeudi matin à la salle omnisports d'Es-Sénia (Oran), a donné une conférence de presse à l'hôtel El-Mouahidine. En présence de nombreux cadres de son parti, des candidats à l'APC et l'APW, M. Belkhadem n'a pu éviter cette fois-ci d'aborder la question de la crise interne qui mine son parti à Oran, situation qui d'ailleurs pèse très lourdement sur cette campagne. Estimant que les quatre tendances, qui s'affrontent pour le leadership, au sein des structures d'Oran, se “réclamaient finalement toutes du FLN”, en cela serait l'essentiel, le SG dira clairement n'avoir pas encore tranché puisqu'un mouhafadh ne sera désigné par ses soins qu'après les élections, renvoyant ainsi dos à dos ceux qui s'attribuaient le titre depuis des mois. Par rapport à la campagne électorale, le Chef du gouvernement, qui s'est dit convaincu du succès de son parti a, malgré les signes avant-coureurs, espéré un taux de participation important pour le scrutin du 29 novembre, du moins plus élevé que lors des dernières législatives. Dans sa conférence de presse comme dans son meeting, ce dernier répondra aux critiques des autres partis qui visent “sa” gestion en répliquant : “Le FLN a géré, il gère et gérera encore le pays. Ceux qui critiquent n'ont jamais gouverné. La gestion n'est pas aisée !” dira encore l'intervenant. Interrogé sur des questions nationales, notamment son éventuel départ et un changement de gouvernement après les élections locales, M. Belkhadem sera on ne peut plus clair en expliquant qu'il “n'y a pas de différend avec le Président que nous soutenons. La prérogative de désigner un Chef du gouvernement et de le relever revient au Président.” Avant de poursuivre que ce soutien au chef de l'Etat restera tel quel, lorsque celui-ci aura fait son choix. Se défendant même de faire “campagne” dans la campagne pour un 3e mandat du président Bouteflika, l'orateur rétorque : “Ce sont les militants qui souhaitent une révision de la Constitution et un 3e mandat du chef de l'Etat !” Par rapport aux relations avec la France et la prochaine visite du président Sarkosy, alors que la presse de ce jeudi titrait sur les dernières déclarations du ministre Medelci qui aurait réagi dans le sens de “laisser le temps pour la repentance”, le SG du FLN aura un tout autre ton et une toute autre appréciation : “Il ne saura jamais y avoir de réconciliation sans des excuses des crimes coloniaux qu'a commis la France.” À cet instant, M. Belkhadem se verra à nouveau interrogé sur sa position concernant l'éventuelle venue du chanteur Enrico Macias lors de la visite présidentielle française. Une fois encore, l'intervenant sera des plus catégoriques puisqu'il dit refuser de rencontrer et recevoir le chanteur pied-noir avant de se prononcer contre sa venue, rappelant le soutien de ce dernier à l'Etat sioniste. Revenant sur le déroulement des élections locales, le Chef du gouvernement précisera que le ministre de l'Intérieur n'a pas interdit les commissions indépendantes de surveillance des élections, mais que leurs membres ne seraient pas rémunérés. Durant son meeting qui ne dura qu'un quart d'heure, M. Belkhadem évoquera Oran qui “ne connaît plus de problème d'eau”, et que la crise du logement est en voie d'être réglée avec 36 000 logements à réaliser et de laisser paraître là un bilan positif à son actif. F. BOUMEDIENE