Malgré tous les efforts consentis pour montrer “patte blanche” concernant son potentiel de nucléaire civil, l'Algérie reste toujours dans le “collimateur” de certains milieux pour lesquels notre pays reste toujours “dangereux”. Une situation qui devient plus que suspecte surtout que notre pays a ratifié l'ensemble des conventions internationales concernant la non-prolifération des armes nucléaires ainsi que l'utilisation de l'énergie à des fins scientifiques et pacifiques. Un état des lieux qui démontre la collaboration totale de l'Algérie avec l'AIEA (l'Agence internationale de l'énergie atomique) depuis plusieurs années au contraire d'Israël, pays “intouchable” pour les pays occidentaux alors qu'il possède au moins 200 têtes nucléaires et qu'il n'a signé aucun traité jusqu'à maintenant. Certes ces “attaques” contre l'Algérie ne sont pas de la même proportion que celles subies par l'Iran, ou encore l'Irak et la Libye auparavant, mais elles n'ont pas cessé depuis plusieurs années. Déjà en 1991, un attaché militaire britannique avait été expulsé par les autorités algériennes après avoir été surpris en train de prendre des photos du site de Aïn Ousséra, l'un des deux que possède l'Algérie. En revenant à la même période, les archives de la sécurité américaine ont déclassifié et rendu publique, en septembre dernier, une série de documents montrant comment en 1991, les Etats-Unis ont demandé l'aide des Chinois pour en savoir plus sur le programme nucléaire algérien. En avril 1991, le Washington Post n'avait même pas hésité à publier un papier dont le titre était “La Chine aide l'Algérie à développer des armes nucléaires”. 16 ans après, une certaine presse remet le “sujet sur le tapis”. Il y a un peu plus de deux mois, la presse israélienne, (Haaretz et le Jérusalem Post) reliée juste après par l'hebdomadaire britannique, The Economiste, soulignaient “l'importance du programme nucléaire algérien” en mettant en garde sur les “dangers d'une bombe nucléaire algérienne”. Les Américains se sont mis aussi de la partie avec un article du Washington Post (vers mi-septembre) basé sur des informations émanant des services secrets israéliens et dans lequel on pouvait lire que l'Algérie aurait acheté en catimini un réacteur à la Chine. Devant ces campagnes de presse qui ne sont évidemment pas “innocentes”, nos officiels ont à chaque fois insisté sur le caractère pacifique des deux réacteurs nucléaires algériens, Es-Salam et Nour. Rappelons que le premier est un réacteur d'eau lourde de 15 mégawatts, et il fut officiellement ouvert le 21 décembre 1993. Le second, d'une puissance de 1 mégawatt, a été ouvert en 1989. Ils ont été construits grâce à la contribution de deux pays, respectivement la Chine et l'Argentine. En janvier dernier, lors de la conférence régionale sur la contribution de l'énergie nucléaire dans la paix et le développement durable organisée à Alger, et en présence de Mohamed Baradei (le directeur général de l'AIEA), le président Bouteflika avait prôné pour “l'atome pour la paix” avant de souligner la nécessité d'accélérer le processus de ratification du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBT). Un traité que notre pays a déjà signé le 11 juillet 2003. Salim KOUDIL