Le président américain, satisfait d'avoir obtenu la présence de l'Arabe Saoudite et, cerise sur le gâteau, de la Syrie, a pu ainsi forcer la main des Israéliens qui s'engagent par écrit à des discussions sur des questions-clés : statut de Jérusalem, sort de plus de quatre millions de réfugiés palestiniens et des colonies juives, partage des ressources en eau et délimitation des frontières. Israéliens et Palestiniens ont engagé de nouvelles négociations et Bush tient à ce qu'ils quittent Annapolis avec un document. Le président américain doit quitter la Maison-Blanche l'année prochaine et il tient à laisser au moins une action positive, lui dont les deux mandats auront été marqués que par des guerres, en Afghanistan et en Irak, où les résultats sont contraires aux objectifs qu'il s'était fixé. Symboliquement, le rencontre israélo-palestinienne s'est ouverte à la Maison-Blanche alors que la cinquantaine de pays invités à la reprise des négociations attendaient à Annapolis, près de Washington. Le président américain, satisfait d'avoir obtenu la présence de l'Arabe saoudite et, cerise sur le gâteau, de la Syrie, a pu ainsi forcer la main des Israéliens qui s'engagent par écrit à des discussions sur des questions-clés : statut de Jérusalem, sort de plus de quatre millions de réfugiés palestiniens et des colonies juives, partage des ressources en eau et délimitation des frontières. À ce propos, il est à relever qu'Olmert, le dos au mur pour affairisme dans son propres pays, ne pouvait pas jouer à l'intransigeant. Le président de l'Autorité palestinienne est pour sa part conforté, il a obtenu des concessions et donc il n'aura rien à craindre de la part de Hamas qui n'attend qu'un échec d'Annapolis pour remettre le feu dans les territoires. Les deux parties, contrairement aux prévisions pessimistes de la veille, ont convenu de lancer immédiatement des négociations bilatérales en toute bonne foi pour conclure un traité de paix résolvant toutes les questions pendantes, a expliqué Bush, recevant ses deux hôtes. Israéliens et Palestiniens se sont engagés à faire tous les efforts possibles pour parvenir à un accord avant la fin de 2008, a-t-il ajouté, mais pour le Premier ministre israélien, pas de date butoir et le vœu de Bush ne serait peut-être pas atteint. Nous n'essayons pas de prétendre que cela peut être fait en une semaine ou en un an, mais l'essentiel est de commencer, a-t-il dit. Un comité de pilotage, dirigé par la ministre israélienne des Affaires étrangères Tzipi Livni et le chef des négociateurs palestinien Ahmad Qorei, entamera sa première réunion le 12 décembre. Echaudés par la fuite en avant des Israéliens, les Arabes présents à Annapolis ont exigé de la communauté internationale l'encadrement de près de ce nouveau processus. Les Américains sont désignés pour juger de l'avancée des négociations. Deux conférences internationales de suivi se dérouleront à Paris le 17 décembre et à Moscou début 2008, selon la France. La Russie a confirmé qu'elle accueillerait une conférence mais que la date et l'ordre du jour restaient à préciser. Euphorique, Bush a même laissé annoncer par son entourage qu'il pourrait se rendre en Israël et dans les Territoires palestiniens. Pour Abbas, si Annapolis est une opportunité qui ne se répétera pas, pour Olmert, c'est un compromis douloureux pour les israéliens. Il a évoqué la possibilité d'un retrait israélien des territoires occupés depuis 1967, sans en préciser l'ampleur. L'Arabie saoudite persiste et signe : la normalisation arabe avec Israël passe par un retrait israélien des territoires occupés. La Syrie, qui n'est venue qu'après de longues hésitations, a lancé un appel à reprendre les négociations de paix avec Israël, suspendues depuis 2000. À voir de près, le show d'Annapolis risque de n'être qu'une paix devant les caméras. Son résultat hors la déclaration d'intention sera proche de zéro. D. Bouatta