En se dotant de quatre cellules (Alger, Annaba, Ouargla, Oran) de protection de l'environnement, le corps de la Gendarmerie nationale s'inscrit en droite ligne dans la politique de l'Algérie, pays avant-gardiste dans ce domaine comme le prouvent les conventions internationales auxquelles elle adhère pleinement. Crées en 2005, ces cellules ont accompli avec succès des missions de lutte contre toute forme de pollution à travers le territoire national. Dans une étude brillamment soutenue par le lieutenant Ahmed Aïdat et le sous-lieutenant Sihem Abrous, l'on peut constater que les efforts menés par les gendarmes dans ce cadre ont permis d'enregistrer une baisse sensible du crime écologique en 2007 par rapport à 2006. Durant les neuf premiers mois de l'année en cours, 422 personnes ont été arrêtées impliquées dans 291 affaires contre 652 en 2006 impliquées dans 467 affaires d'atteinte à l'environnement (pillage de produits forestiers, sable, forages clandestins, braconnage et vente illicite d'animaux et oiseaux protégés, pêche interdite, irrigation avec les eaux usées, etc.). Parallèlement et selon la spécificité de chaque région, ces cellules ont pu intervenir à temps pour arrêter les opérations d'atteinte grave à l'environnement. Le cas de mort suspecte de poissons (barbeau, carpe agentée) en juillet dernier au niveau du barrage Bougara à Tissemsilt est assez édifiant. Plus de 10 tonnes de ces variétés ont été récupérées mortes, ce qui était estimé à 95% de la quantité de poisson qui se trouvait dans ce barrage. L'enquête a déterminé que la pollution de ce barrage par le rejet des eaux usées était à l'origine du massacre. Dans un rapport éloquent, les résultats émis par le laboratoire de la cellule d'Oran ont attiré l'attention des autorités sur la mauvaise qualité de l'eau du barrage destinée à l'irrigation des terres agricoles. À Alger, des constats aussi négatifs ont été enregistrés au niveau des hôpitaux universitaires comme Béni-Messous, Parnet, Maillot et Mustapha-Pacha, liés notamment au non-respect des procédés de destruction. Ces établissements ne disposent en majorité pas d'incinérateur adéquat, une carence justifiée par les directeurs par la non-disponibilité de ces moyens ou carrément à cause de leur coût élevé. S'agissant des déchets liquides, certains de ces hôpitaux, comme c'est le cas du CHU de Béni-Messous, ils sont déversés dans l'oued avoisinant l'établissement lequel les renvoie vers la mer, ce qui constitue une menace réelle sur les poissons et les riverains. Un autre phénomène auquel la cellule d'Alger participe est celui des constructions illicites considérées également comme une forme de pollution pour tous les désagréments qu'elle génère. L'étude montre que 25 131 familles implantées à Alger, Douéra, Chéraga, Bir-Mourad-Raïs, Baraki, El-Harrach, Rouiba, Birtouta, Zéralda, Dar El-Beïda logent dans des habitations anarchiques soit près de 117 000 personnes sur 385 hectares. Ali Farès