Les émeutiers, des jeunes dans la grande majorité issus de quartiers touchés par les intempéries à Dellys, se sont soulevés contre les autorités les accusant de les “avoir négligés et abandonnés à leur triste sort”. Les manifestants en colère ont saccagé les urnes du centre de vote Gaceb-Redhouane situé à Aïn Salem, au centre-ville de Dellys, et se sont ensuite dirigés vers le centre de vote Bouhouche où ils ont renversé les urnes après avoir demandé aux responsables des bureaux de vote de quitter les lieux. “Nous sommes des sinistrés et ne nous voterons qu'une fois notre situation prise en charge”, martelait un jeune à l'adresse d'un responsable de la police venu dissuader les jeunes manifestants de quitter le centre. Mais les jeunes rejettent la proposition en criant leur colère contre les autorités. “Vous vous occupez trop des élections et notre situation lamentable semble ne pas trop vous intéresser”, affirment-ils. À quelques centaines de mètres de là, et juste devant le siège de la daïra, la situation a brusquement dégénéré entre un autre groupe de jeunes et des CRS qui venaient juste d'arriver en renfort de Naciria. Ces derniers ont usé de bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants qui couraient dans tous les sens sous une pluie battante. Des projectiles sont lancés de temps à autre sur les forces antiémeutes qui tentent de quadriller les émeutiers. Le chef de daïra de Dellys, qui était le seul interlocuteur des manifestants, est pris d'un malaise et sera évacué à l'hôpital de la ville. Pendant ce temps, les échauffourées ont gagné le centre-ville, alors que les CRS procèdent à l'arrestation de dix personnes dont un mineur qui sera relâché quelques heures plus tard, pendant que les autres seront embarqués dans les fourgons de la police pour être entendus au niveau du commissariat de la ville. Le calme est revenu aux environs de 14 h et les bureaux de vote rouverts aux électeurs dans les minutes qui suivent. Mais seules quelques dizaines de personnes semblent répondre à l'appel des candidats et des partis politiques qui se sont vainement déployés pour inviter les citoyens à “aller voter pour changer les choses”. M. T.