Sur les 42 communes que compte la wilaya de Tiaret, 10 nouvelles assemblées élues sont concernées par les termes prévus par la nouvelle instruction de Zerhouni quant à l'installation du P/APC. La localité de Rahouia, commune chef-lieu de daïra, située à une quarantaine de bornes à l'ouest de Tiaret, a vécu hier matin des moments de consternation inégalée ayant pour cause la reconduction de l'ex-président d'APC à la tête de l'Assemblée populaire communale. En effet, des dizaines de citoyens, pour la plupart des jeunes, ont pris d'assaut le siège de l'APC pour brandir, haut et fort, leur opposition à ce qu'ils ont qualifié d'imbroglio politique, notamment la dernière intervention du ministre de l'Intérieur portant sur le critère donnant la présidence de l'APC, en cas de ballottage, à la liste ayant obtenu plus de voix. Loin s'en faut, il s'agit d'une décision qui, à Rahouia, offre l'opportunité aux trois élus du Parti des Travailleurs, qui avaient obtenu 3 sièges sur 9 avec 2 141 voix et ce, devant le MSP, qui a glané le même nombre de sièges avec 1 744 voix, le RND et le FLN avec respectivement 2 et 1 siège. Au demeurant, le point amer qui a caractérisé la séance d'installation du P/APC, présidée par le DRAG et le chef de daïra de Rahouia, c'est le retrait des 6 élus d'obédience du MSP, RND et FLN qui ont dû quitter la salle juste au moment où le représentant du wali tentait d'argumenter la décision pondue par Yazid Zerhouni. “Qui êtes-vous pour venir à la croisée de la réglementation ?”, lançait le représentant du wali en direction du principal élu du RND qui était chargé de lui remettre le document. S'agissant du document en question, il comporte sept points résumant les motifs ayant véhiculé cette opposition. Ce dernier responsable continuait sa mission, des slogans appelant à la révision des choses retentissaient de l'extérieur. “Nous ne voulons plus de lui (le P/APC, NDLR), cité nommément, “Pour le changement” …, Des revendications que clamaient les nombreux citoyens venus se regrouper autour de l'APC. Cependant, au terme de cette séance, le DRAG avait consenti un entretien de quelques minutes avec un groupe de jeunes représentant cette foule. Ces derniers n'ont pas été avec “une langue morte” pour étaler les raisons de cette contestation qui peut finir, d'un moment à l'autre, par un débrayage populaire. Ainsi, paraphrasant leur allocution, ces derniers ont mis en relief la gestion chaotique de l'APC ainsi que le comportement individualiste du P/APC. “Durant les deux mandats qu'il a consommés, je défie quiconque de dire qu'il a été bien reçu par ce président qui ne voit que ses intérêts et ceux de ses acolytes mercantiles”, tenait à affirmer l'un des jeunes poussé au paroxysme du désespoir et qui insistera, plus loin, sur le fait que cette commune riche en potentialités économiques renferme le plus grand nombre de chômeurs et de déshérités. “Nous avons voté pour un changement et nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout de nos revendications”, enchaînera un autre qui insistera sur le manège et les transactions opérées par les candidats du PT le jour des élections. En marge de cet entretien, le DRAG avait promis de porter toutes ces déclarations sur la table du wali. Toutefois, les six élus parrainés par le MSP, le RND et le FLN comptent camper sur leur décision de boycotter toute activité avec ce P/APC. “Nous sommes conscients de ce que nous entreprenons et notre démarche inébranlable est en direction d'une assemblée sereine qui aura à prendre en charge les préoccupations citoyennes et revoir la carte économique de la commune qui pourra nous faire profiter des ressources locales car ce qui est entrepris jusque là n'est autre que ce qui émane des programmes nationaux sans pour autant que le maire en place ne daigne faire preuve de la moindre initiative locale”, affirmera un élu du RND qui souhaite l'intervention immédiate du wali pour remettre les pendules à l'heure. Par ailleurs, les services de sécurité, notamment ceux de la Sûreté de daïra, ont intervenu à temps pour calmer les esprits. Mais, l'accalmie totale n'est pas encore à l'horizon, peut-on conclure. R. SALEM