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“Notre relation avec l'Algérie est un exemple de coopération Sud-Sud”
Entretien avec Son Excellence Monsieur Luiz Inacio da Silva, président de la République fédérative d
Publié dans Liberté le 09 - 12 - 2007

Luiz Inacio Lula Da Silva est président de la République du Brésil depuis le 27 octobre 2002, année où il a remporté l'élection avec presque 53 millions de voix, un score sans précédent depuis le retour de la démocratie en 1985. Il prend ses fonctions au milieu d'une série de crises sociales. Personnalité de gauche connue pour son combat en faveur des couches les plus défavorisées de la population, Lula Da Silva s'est imposé comme une figure de proue du syndicalisme, et à ce titre il n'a pas cessé de défendre les droits des travailleurs.
Le Brésil, grand pays émergent, a accumulé une expérience considérable en matière de développement économique et social.
Excellence, pourriez-vous nous expliquer la politique appliquée pour avoir atteint ces résultats ?
Nous sommes engagés, au Brésil, dans un modèle de développement qui fait de la valorisation des couches les plus défavorisées de la population un de ses vecteurs principaux. Nous articulons une politique macroéconomique avec des politiques sociales en mesure de distribuer la rente et de générer l'inclusion.
Les résultats que nous avons obtenus sont prometteurs : une croissance solide ; une inflation en baisse ; l'expansion du marché interne, avec une augmentation de la consommation populaire et du crédit ; une hausse de l'emploi et du revenu des travailleurs, et, encore plus important, une réduction de la pauvreté et des inégalités sociales.
Cette réussite est due pour l'essentiel à l'expansion et à la consolidation d'un large filet de protection sociale qui donne du mouvement à l'économie des municipalités pauvres et qui garantit les droits sociaux fondamentaux, comme le droit à l'alimentation. Le programme Bourse Famille, l'axe qui articule nos politiques sociales, offre des avantages à 11 millions de familles nécessiteuses résidant dans toutes les municipalités brésiliennes. En contrepartie, les familles doivent remplir certains devoirs : fréquentation scolaire, vaccination infantile et accompagnement prénatal. Au-delà du fait qu'il réduit la pauvreté, ce programme permet l'accès à l'éducation et à la santé de qualité, porte d'entrée pour une vie plus digne et productive.
L'Algérie et le Brésil entretiennent de bonnes relations politiques et économiques ; les experts, cependant, et d'un commun accord, considèrent que ces relations peuvent être renforcées pour constituer un modèle de coopération Sud-Sud. Quels sont, selon vous, Excellence, les moyens à appliquer et les actions à mener pour atteindre cet objectif ?
Les relations entre le Brésil et l'Algérie sont, en effet, excellentes, mais elles peuvent beaucoup s'améliorer. Le dialogue politique que j'entretiens avec le président Bouteflika est exemplaire. Sur le plan économique, l'Algérie est notre deuxième partenaire dans le monde arabe et le troisième en Afrique.
Je crois que nos relations peuvent être un exemple de coopération Sud-Sud, en particulier par la voie du partenariat économique et de coopération pour développer nos propres technologies, indispensables pour une véritable autodétermination économique. Le Brésil est producteur d'avions modernes moyen-courrier, et nous possédons une technologie de système radar de dernière génération pour la surveillance du territoire. Sur le plan agricole, l'Enbrapa, l'Entreprise nationale brésilienne de recherche en agriculture et élevage, développe des travaux à même de transformer le paysage des régions semi-arides. Nos deux pétroliers géants, Petrobras et Sonatrach, peuvent agir ensemble, y compris sur d'autres marchés, dans la recherche pétrolifère en eaux profondes. L'expérience de l'Algérie dans le domaine du gaz intéresse directement le Brésil, à un moment où l'on cherche à diversifier notre système énergétique. Par le biais de la Sebrae, nous pouvons collaborer dans la promotion de la petite et moyenne entreprise, avec un grand impact sur la génération d'emplois. D'autres domaines déjà identifiés sont la santé, l'informatisation du gouvernement, les programmes sociaux et la protection de l'environnement.
Ce partenariat présente des possibilités qui extrapolent la sphère bilatérale. Par sa projection politique, son échelle économique et technologique, l'Algérie a tout pour exercer un rôle décisif dans le contexte d'une interaction croissante du Brésil avec l'Afrique et les pays arabes.
Sur le plan international, le Brésil mène une politique active, visant à atténuer les effets négatifs de la mondialisation par le succès de l'axe Sud. Pourriez-vous, Excellence, nous donner un aperçu des actions entreprises et de celles à réaliser ?
Dès le début de mon gouvernement, nous avons donné une nouvelle impulsion à la coordination politique Sud-Sud. Nous avons commencé avec la construction d'une communauté de nations sud-américaines, basée sur le triple plan politique, économico-commercial et de coopération. Ensuite, nous avons fait se rapprocher l'Amérique du Sud et les pays arabes, ce qui faisait partie de nos efforts en vue d'étendre et de donner plus de force à notre voix dans le monde, mais sans intention aucune ni de confronter ni d'exclure les pays riches. Nous allons faire comme eux : saisir toutes les opportunités et faire de l'union notre force face au grand défi : les développements économique et social dans un cadre de démocratie et de plein respect des droits de l'Homme. L'intensification des relations Sud-Sud produit des partenariats entre des pays qui étaient auparavant concurrents pour fournir la matière première à bas prix aux économies industrielles.
Ensemble, nous pouvons être plus forts et non seulement accroître notre commerce, mais aussi participer avec plus d'efficacité aux forums économiques et politiques, comme l'OMC et l'ONU, où se discutent les grandes questions qui intéressent l'humanité. Ces objectifs sont directement liés à la démocratisation des instances décisionnelles internationales. Pour cela, nous défendons une large réforme du Conseil de sécurité de l'ONU et des institutions de Bretton Woods.
À la réunion de Doha, notre action dans le cadre du G-20 a permis d'équilibrer le jeu à l'OMC, évitant de voir se perpétuer un commerce agricole international détourné en faveur des pays riches.
Votre Excellence revient d'une visite en Afrique. Quel bilan faites-vous de l'état actuel de la coopération Sud-Sud ?
Je viens de rentrer de mon septième voyage en Afrique. J'étais au Burkina Faso, en République du Congo, en Afrique du Sud et en Angola. Depuis 2003, j'ai visité 19 pays africains, dont la plupart n'ont jamais reçu un chef d'Etat brésilien. Nous avons inauguré 12 nouvelles ambassades dans la région sous mon gouvernement, et le nombre des missions diplomatiques africaines à Brasilia est passé de 16 (en 2003) à 24.
Le commerce entre le Brésil et l'Afrique progresse à un rythme impressionnant. Il a triplé, depuis 2002, pour atteindre 15,5 milliards $ US. Dans l'agenda de coopération, nous avons développé des partenariats très variés, allant de partenariats techniques aux financements, en passant par des projets communs en matière de santé, éducation, énergie et bien d'autres secteurs. Je cite pour exemples l'ouverture d'un bureau de Embrapa au Ghana, les accords pour le développement de biocombustibles en Afrique, et les bourses pour des étudiants africains au Brésil.
Les entreprises brésiliennes sont chaque fois plus présentes sur le continent africain, en participant à des travaux d'infrastructures.
Ce même genre d'initiatives développées avec l'Afrique, le Brésil les approfondit avec des partenariats en Amérique latine, aux Caraïbes et en Asie. Avec toutes ces régions, notre commerce et notre coopération techniques ont augmenté d'une manière significative, de même que les investissements, en particulier des entreprises brésiliennes opérant dans des projets d'infrastructures. En même temps, nous sommes prêts à développer des partenariats triangulaires, comprenant des pays développés et en développement.
La question de la Palestine, la situation en Irak, en Afghanistan et le dossier nucléaire iranien constituent des facteurs de tension et d'instabilité dans le monde. Comment voyez-vous des solutions à ces crises ?
La solution pacifique des conflits constitue un des principes fondamentaux de la politique extérieure brésilienne. Nous croyons en la force de la négociation et du dialogue. Les solutions pour l'un ou l'autre des thèmes que vous avez évoqués passent par des efforts diplomatiques dans les forums multilatéraux adéquats, que ce soit ceux de l'ONU ou de l'AIEA. Cependant, dans un grand nombre de ces conflits, le manque d'avancées concrètes est dû à l'absence d'une médiation véritable, conduite par des acteurs pourvus de la crédibilité et de l'impartialité nécessaire. Dans ces conditions, il faut des négociations bilatérales et plurilatérales, avec la participation de pays amis et des facilitateurs. Ce que nous devons éviter, c'est la tentation de la rupture, des attitudes unilatérales, du choix des raccourcis qui ne nous conduiront pas à des solutions durables. Mes années comme syndicaliste m'ont appris que c'est en parlant que les personnes s'entendent. Par sa position traditionnellement équilibrée, outre le fait que des millions de Brésiliens soient d'ascendance arabe, le Brésil fut invité et a accepté l'invitation à participer à la négociation aux EUA (Annapolis), pour reprendre le processus de paix entre Palestiniens et Israéliens.
A. O./R. C.


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