Pour la secrétaire générale du PT, “le nombre de mandats n'est pas aussi important que de préparer les conditions possibles pour les élections”, l'urgence étant à la consolidation d'un “Etat de droit”. Le PT ne semble pas très chaud pour suivre le FLN et ses satellites à propos d'un troisième mandat pour Abdelaziz Bouteflika. “Chaque parti et organisation sont libres de déterminer leurs priorités. Les nôtres sont ailleurs. C'est avant tout de protéger notre nation. Notre peuple est à bout de souffle”, a déclaré hier Louisa Hanoune, secrétaire générale du parti, lors d'une conférence de presse organisée en marge de la réunion du comité central à la Mutuelle des travailleurs des matériaux de construction à Zéralda. Voulant expliquer l'attitude de son parti sur cette question, elle a affirmé que “l'urgence est de consolider un Etat de droit et pour faire quoi que ce soit, il faut qu'il y ait toutes les conditions. Aussi la révision de la Constitution ne doit pas être axée sur un seul point. Le nombre de mandats n'est pas aussi important que de préparer les conditions possibles pour les élections. Le débat ne doit pas être biaisé”. Et d'ajouter : “On ne veut pas revivre ce qui s'est passé en 2004. Chacun est libre de prendre sa décision et la nôtre viendra.” Elle précisera que “l'Algérie est ciblée comme beaucoup d'autres pays et on ne va pas se taire. Regardez ce qui se passe au Liban, au Pakistan ou encore en Russie. Tout a une relation avec la mondialisation et le projet du Grand Moyen-Orient. On est contre cette démocratie à géométrie variable”. Revenant sur les dernières élections, la secrétaire générale du PT n'a pas caché sa satisfaction des résultats : “On a eu raison de participer et les résultats sont là pour nous le confirmer.” Avec 1 142 élus présents dans 579 APC et 50 P/APC, le parti se place, selon elle, comme une “force de recomposition.” Elle plaidera pour “des accords politiques avec les partis majoritaires dans les APC et non des alliances”. Sur les ambitions du PT, Mme Hanoune a demandé à ce que toutes les dettes des APC soient effacées. “Le ministre de l'Intérieur lui-même a avoué que les APC sont déficitaires. Maintenant que l'argent est disponible, qu'on laisse ces élus travailler dans de bonnes conditions.” À propos du programme que compte établir son parti pour l'année prochaine, la secrétaire générale du PT dit s'attendre à beaucoup de travail : “L'année 2008 ne sera pas de tout repos. Il y a beaucoup d'enjeux majeurs. Elle va surtout connaître un emballement à cause de la présidentielle de 2009.” Elle abordera aussi, lors de son intervention, les projets de loi qui devraient être abordés par l'APN : “Ce lundi, la loi sur l'ouverture de l'enseignement supérieur à l'investissement privé sera abordée. C'est toujours la même chose. Les lois dangereuses sont introduites dans les pires conditions. On l'a déjà vécu en 2001 lorsque la loi sur les mines est passée alors qu'il y avait en même temps les événements de Tizi Ouzou et de Béjaïa.” Abordant l'un de ses sujets de prédilection, le complexe d'El- Hadjar, Mme Hanoune s'attaquera à Arcelor-Mittal Annaba, qu'elle nomme encore Ispat(alors que ce n'est plus le cas depuis 2005) : “Elle travaille avec un stock de 60 milliards de dinars qu'elle a trouvé dès sa prise en main du complexe et en plus aucun investissement n'a été fait depuis.” Voulant selon toute vraisemblance parler des convoitises du géant mondial de la sidérurgie sur la zone franche de Bellara (Jijel) et sur les gisements de Ghar Djebilet (Tindouf), elle n'hésitera pas à menacer : “On parle maintenant de lui vendre encore d'autres infrastructures mais on ne va pas les laisser faire". Elle n'omettra pas de préciser que 2008 sera une occasion pour le PT de réaffirmer sa solidarité avec le peuple palestinien en organisant un séminaire sur la question tout en préparant un autre congrès africain qui devrait réunir les syndicalistes du continent. Salim KOUDIL