Tayeb Louh a effectué, hier, une visite de travail à la clinique médico-chirurgicale infantile de Bou-Ismaïl au cours de laquelle d'abord il confirmera que les projets lancés sont bien entamés puis assurera que l'Etat est disposé à mettre tous les moyens en œuvre pour améliorer les conditions de travail des médecins et la prise en charge des enfants malades. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh, a effectué, hier matin, une visite de travail à la clinique médico-chirurgicale infantile (CMCI) de Bou-Ismaïl, dans la wilaya de Tipasa. En effet, cette clinique est l'unique centre hospitalier sur le territoire national qui traite de cette pathologie. Le ministre, qui n'en est pas à sa première visite de ce site, suit de très près l'état d'avancement des aménagements en cours d'installation. De plus, Tayeb Louh y accorde beaucoup d'importance et souhaiterait “en faire le lieu de référence tant au plan national qu'international”, a-t-il déclaré à maintes reprises lors de la visite, dont l'objectif principal était de constater l'état d'avancement des projets en cours de réalisation à savoir, le centre Miramar qui est une structure d'accueil des parents d'enfants hospitalisés, les douze logements prévus pour les médecins, la nouvelle salle de cathétérisme ainsi que le projet CMCI 2 qui sera une extension de la clinique. Les autres projets étant encore loin d'être achevés, le ministre s'est particulièrement intéressé à la nouvelle salle de cathétérisme qui, quant à elle, devrait être livrée au début du mois de février de l'année prochaine. C'est du moins ce qu'a déclaré le représentant de l'entreprise Siemens, leader mondial dans le domaine. Ce dernier assurera au ministre que “la nouvelle salle de cathétérisme sera dotée du plateau technique le plus sophistiqué”. En outre, cette acquisition permet un meilleur diagnostic des malformations cardiaques, mais aussi une prise en charge plus rapide, moins coûteuse et surtout moins pénible pour les patients qui, en l'occurrence, sont des enfants voire des nourrissons. Ceci dit, cette nouvelle technologie ne peut être mise à profit sans la formation des praticiens à son utilisation. À cet effet, et pour faire face au grand nombre d'enfants mis sur liste d'attente, la Cnas a procédé à la signature de nombreuses conventions avec des cliniques privées algériennes, mais surtout avec des établissements de soins à l'étranger. Ces conventions portent autant sur le transfert de malades vers ces structures étrangères que sur une coopération technique, qui consisterait à faire venir des équipes étrangères afin de réaliser les interventions chirurgicales les plus complexes. L'une de ces conventions a été conclue, le 11 mars 1992, avec l'hôpital universitaire des enfants Reine-Fabiola (Belgique) dont l'équipe médico-chirurgicale se trouve en ce moment au CMCI. La visite de travail du ministre prévoyait justement, une réunion regroupant ces médecins belges et les équipes médico-chirurgicales du CMCI portant sur l'activité de transfert de technologie et de formation menée par les deux équipes. Dans la bibliothèque du CMCI, Tayeb Louh qui présidait la réunion s'est enquis, auprès du Pr Frank Dewart, du degré de réussite de la coopération algéro-belge en lui demandant de faire un constat de la situation actuelle de la clinique. “Nous venons régulièrement dans cette clinique depuis quinze années, ce que nous percevons beaucoup plus c'est la démotivation des équipes qui ont un besoin urgent d'être rassurées”, répondra le Pr Dewart, qui de toute évidence, préférera d'abord évoquer la précarité socioprofessionnelle des chirurgiens, et parler d'un manque de matériel ensuite. Visiblement surpris par la réponse du professeur belge, le ministre se tournera vers l'équipe du CMCI ouvrant ainsi le débat qui permettra d'identifier leurs besoins. “Le matériel de tous les jours n'est pas suffisant et ceci retarde l'activité de la clinique”, répondra un des spécialistes du CMCI. Le ministre encore surpris objectera “la commande a pourtant été passée en septembre 2006”, mais les chirurgiens l'informeront que “le matériel commence à peine à arriver et qu'une opération chirurgicale ne peut être faite s'il manque ne serait-ce qu'un élément”. À cette occasion, les questions relatives aux salaires et statuts ont également été soulevées et débattues sans pour autant trouver de solution immédiate. Le Pr Dewart interviendra encore expliquant qu'“à l'hôpital où il exerce, il est permis de pratiquer des opérations autres que celles programmées, ce qui lui permet de mieux gagner sa vie”. Tout en l'informant que la législation algérienne ne permet pas ce type de pratique, Tayeb Louh laissera entendre que “l'exemple belge mériterait réflexion”. Amina Hadjiat