Pressé par l'opposition, le gouvernement a réduit la durée de validité des visas touristiques à 3 mois au lieu des 6 actuellement. Les familles qui invitent devront s'acquitter d'une caution de 1 000 livres qui lui sera restituée une fois leur invité reparti. Pressé par l'opposition conservatrice de préciser sa politique sur l'immigration, notamment en ce qui concerne l'arrivée massive de clandestins, le gouvernement travailliste vient de trouver la parade en durcissant les conditions d'admission des étrangers sur son territoire. L'opération de délivrance du visa touristique, que la plupart de sans-papiers utilisent comme un ticket d'entrée au royaume, sera soumise à des critères très sévères. Dissuader les gens à offrir l'hébergement à des sans-papiers potentiels préfigure la stratégie du Home Office. Dorénavant, les résidents en quête d'attestation d'hébergement pour leurs proches devront s'acquitter d'une caution de 1 000 livres qui leur sera restituée uniquement après le retour de leurs invités dans leur pays. Jusqu'alors, ils devaient surtout faire valoir des ressources financières suffisantes pour prendre en charge leurs hôtes. La seconde mesure visant à freiner les projets des candidats à l'immigration clandestine consiste à réduire la durée de validité du visa touristique. Elle sera de trois mois au lieu des six actuellement. Le ministère de l'Intérieur qui vient d'annoncer ces mesures s'est donné un délai de 100 jours pour les mettre à exécution. Les critères autorisant le regroupement familial, ou ce qui est plus communément appelé le visa d'installation, seront également revus. Il sera ainsi fait obligation au conjoint des étrangers résidant en Grande-Bretagne de parler anglais. La maîtrise parfaite de la langue de Shakespeare est aussi une condition fondamentale pour l'obtention de la nationalité britannique. Les migrants issus des pays hors Union européenne sont particulièrement visés par cette nouvelle politique d'immigration. Le système à points calqué sur les lois en vigueur en Australie, en Nouvelle-Zélande et au Canada, prévoit un choix rigoureux des migrants, sur la base de leurs compétences. Selon le Home Office, le Royaume-Uni a accueilli, durant l'année 2007, 12 000 migrants hors UE, sans qualifications. Officiellement, le nombre de ressortissants d'origine algérienne établis de manière régulière au Royaume-Uni est estimé par les services consulaires à 25 000 individus. Pour Mohamed Salah Dembri, ambassadeur d'Algérie à Londres, le nombre des sans-papiers ne dépasse pas le millier. De son côté, le Foreign Office avance le chiffre de 9 000. Si certains sont arrivés en Grande-Bretagne en ayant obtenu le fameux visa touristique, d'autres de plus en plus nombreux figurent parmi les contingents de harraga qui s'aventurent en mer sur des embarcations de fortune pour atteindre les côtes européennes. En Grande-Bretagne, les nouveaux venus tentent d'introduire des demandes d'asile politique en invoquant toutes sortes de persécutions. Or, actuellement, le titre de réfugié est délivré au compte-gouttes. Aguerrie par l'hospitalité désastreuse qu'elle a offerte aux activistes islamistes, dont les Algériens, au cours des années 1990, Londres affiche une plus grande prudence aujourd'hui. Sur 450 000 demandes actuellement, uniquement 52 000 ont été traitées. Le Parti conservateur de David Cameron est monté au créneau, hier, pour dénoncer une politique immorale du gouvernement consistant à reconduire aux frontières les migrants les plus vulnérables. À ce sujet précis, les centres de rétention des immigrants clandestins, dont celui se trouvant à l'aéroport international de Heathrow à Londres, sont au centre d'une grande polémique. Les conditions de séjour des pensionnaires en attente d'une décision de justice ou en phase d'expulsion sont décriées. S. L.-K.