Les représentants du Syndicat de l'entreprise portuaire d'Oran (EPO) ont annoncé, lors d'un point de presse qui s'est déroulé ce samedi, la tenue d'une journée de protestation le 29 décembre prochain si, ce jour-là, “la désignation d'un P-DG par intérim est effectuée selon la procédure que veut imposer le président du conseil d'administration de l'EPO”, ont déclaré les membres du syndicat, dont le secrétaire général. En effet, les organisateurs de la conférence de presse se manifestent cette fois-ci pour dénoncer essentiellement les “ingérences répétées du président du conseil d'administration dans la gestion même de l'entreprise, ce qui n'est nullement de ses prérogatives”, disent-ils. Et de poursuivre : “Au point de créer un malaise et un conflit avec l'actuel DG qui, lui-même, exerce par intérim les fonctions de DG de l'EPO.” Il nous montrera des documents et autres courriers attestant de cette ingérence qui, disent-ils encore, a des répercussions sur le fonctionnement de l'EPO. Les syndicalistes s'opposent au fait que dans un courrier portant “mode opératoire de désignation du DG de l'EPO” se prépare, selon eux, “la mise à l'écart de deux candidats cadres de l'entreprise âgés de plus de 55 ans, ce qui les écarterait de fait”, expliquent nos interlocuteurs qui y voient en fait “une manœuvre pour faire passer le troisième candidat, celui du président du conseil d'administration”. Par ailleurs, les membres du syndicat tiennent à dénoncer le fait que “ce président du conseil d'administration est en même temps membre des conseils d'administration de deux autres entreprises (?) et qu'il se livre depuis le mois de mars à des dépenses abusives et anormales avec les deniers publics”. En fait, derrière ce conflit de personnes se cache un enjeu plus important, alors que le port d'Oran doit faire face à la concurrence nationale et étrangère. Ce qui pose toujours la question de sa privatisation, du moins sa gestion déléguée. Mais nos interlocuteurs soulèvent justement dans ce cadre le fait troublant que le port d'Oran est depuis des mois géré par un intérimaire, une situation qui serait voulue, selon eux. Le SGP Sogesport, informé des “interférences et ingérences” du président du conseil d'administration, n'aurait pas encore tranché cette affaire. La perspective du blocage du port d'Oran ce 29 décembre fera-t-elle changer les choses ? F. BOUMEDIENE