Le mouvement citoyen des archs s'est toujours dit rassembleur et unificateur. Cela n'a pas toujours été évident à réaliser sur le terrain, et l'exemple le plus frappant est la participation du FFS aux élections locales du 10 octobre dernier. Seulement, la ligne du mouvement dès le départ était dessinée, et le parti d'Aït Ahmed y avait même souscrit jusqu'à rejeter les élections législatives du 30 mai 2002. Cette position avait coûté au FFS, selon des sources internes à ce parti, 13 983 démissions de militants dans la wilaya de Tizi Ouzou, 9 442 dans la wilaya de Béjaïa et 5 996 dans la wilaya de Bouira, sachant que le FFS est principalement implanté en Kabylie. Nordine Medrouk, délégué de la coordination de Béni Douala et membre de la présidence tournante, nous dira à propos de l'union des forces démocratiques : “L'union a, à mon sens, atteint son summum lors de la marche historique du 14 juin 2001. Partis politiques, associations, structures villageoises et individus ont transcendé leurs divergences pour contribuer au succès de cette action qui a fait vaciller le pouvoir. L'union s'est faite, spontanément, sans calculs, avec des sacrifices humains, face à la déferlante répressive du pouvoir assassin qui n'a trouvé que des balles réelles pour répondre à une revendication citoyenne essentielle : la fin de l'injustice, de la hogra.” Selon notre interlocuteur, l'union ne peut se faire qu'autour de la plate-forme d'El-Kseur. “Cette union a survécu et survivra à toutes les manipulations d'ici et d'ailleurs. Elle est le socle cardinal qui guide notre combat. Elle est réelle.” Le délégué de Béni Douala paraphrasera Larbi Ben M'hidi : “Mettez-la dans la rue, elle sera portée par des millions d'hommes.” Selon lui, la marche du 20 avril dernier en est preuve “s'il en fallait”. Nordine Medrouk va plus loin dans sa réflexion, estimant que le problème aujourd'hui est de maintenir, de consolider et d'orienter cette union. “A mon avis, nous nous devons de la baliser en faisant taire les divergences secondaires et les critiques inutiles. Il est impératif d'aller directement à l'essentiel. Nous devons être assez intelligents pour tracer le cadre duquel sortira une union scellée avec l'ensemble des acteurs dans et autour du mouvement citoyen pour en faire un atout, scellé, consolidé comme la plate-forme d'El-Kseur.” Pour Atmane Mazouz, délégué de Tinebdar, “les partis politiques sont des cadres organisés dont les objectifs sont clairs et dont l'activité n'a rien d'antinomique avec l'existence d'un mouvement citoyen fort. Dans toutes les démocraties du monde, l'activité et la pluralité politiques sont des outils indispensables à la bonne gouvernance. Le mouvement citoyen de Kabylie a, dès le départ, tracé des balises. Nous n'aspirons ni à la prise du pouvoir ni ne visons à nous substituer aux partis politiques. Le danger qui guette et menace la pluralité et l'exercice politiques en Algérie vient souvent du pouvoir en place qui ne peut accepter d'opposition. Aujourd'hui, l'activité politique n'est opérante que si elle se rapproche des citoyens à la base, d'où l'exigence d'une refonte du système politique algérien dans sa globalité”. Enfin, l'ex-détenu et délégué d'Amizour, Khoudir Benouaret, estime que “chaque parti est libre d'activer en vue de vulgariser ses idées. Néanmoins, en Kabylie, le terrain est impraticable pour ceux qui ne s'inscrivent pas dans l'esprit des revendications contenues dans la plate-forme d'El-Kseur. Pour le moment, je n'ai pas encore vu ces partis sur le terrain. D'ailleurs, ils n'ont qu'à convaincre la base citoyenne de leurs projets. Les partis de la mouvance démocratique doivent s'estimer heureux d'avoir été épaulés à travers le combat mené par notre mouvement citoyen. Ils doivent savoir capitaliser tous les sacrifices consentis et réussir à conjuguer les efforts de tout un chacun afin de faire triompher notre cause”. K. S. / K. O. Béjaïa Relaxe pour un animateur du mouvement citoyen de Semaoun M. Mouloud Maouchi, un jeune animateur du mouvement citoyen, âgé de 25 ans et originaire de la commune de Semaoun, vient de bénéficier d'une relaxe, prononcée, hier, par le tribunal correctionnel d'Amizour siégeant à la cour de Béjaïa. Le prévenu, accusé d'avoir perturbé le bon déroulement des élections locales du 10 octobre dernier, a été mis sous mandat de dépôt le 19 avril dernier par le parquet d'Amizour, suite à un jugement rendu par la même instance judiciaire, dans lequel le mis en cause a été condamné par défaut à une année de prison ferme et à une amende de 5 000 DA. K. O.