En l'absence d'une communication officielle sur le sujet, les folles rumeurs courent les ruelles du Vieux-Rocher. Ici, la population est unanime. Eviter le cauchemar des années 1990. En investissant le maquis de Djebel El-Ouahch, avant-hier en fin de journée, les forces de sécurité se sont heurtées à un terrain miné par un groupe terroriste qui aurait trouvé, ces derniers mois, tout le temps pour renforcer ses positions. Ainsi, selon des sources locales sûres, lors de leur avancée, les forces combinées engagées dans l'opération ont perdu 2 militaires dont un officier et deux gardes communaux. On dénombre aussi 7 autres blessés parmi les forces combinées. L'opération supervisée par le commandant en chef de la Ve Région militaire, et suivie avec grand intérêt par la population locale, se poursuit encore avec un black-out total de la part des forces de sécurité au moment même où les relais des groupes terroristes excellent dans l'intox qui trouve, en l'absence de la communication officielle, un excellent terroir pour sa propagation. Toutefois, selon nos sources locales, hier les forces de sécurité continuaient à avancer lentement dans la forêt qui s'étale de Constantine jusqu'à la localité de Zighoud-Youcef. Un renfort en démineurs a été même observé, selon les mêmes sources. Les forces combinées, assistées par les braves hommes de la Garde communale des localités de Aïn Abid et de Zighoud-Youcef, ont subi des pertes avant même d'arriver à hauteur du refuge du groupe terroriste. Ce dernier, selon le recoupement des informations disponibles, serait composé de 13 jeunes âgés de moins de 25 ans. Dans leur majorité, ils seraient issus de la dernière campagne de recrutement lancée par le GSPC-Al-Qaïda au pays du Maghreb au lendemain du mois de septembre 2006. Au rythme de l'avancée des troupes, deux hypothèses sont retenues quant au sort des terroristes. Selon la première, ils auraient déjà péri lors du pilonnage effectué par l'artillerie et les hélicoptères de combat. Selon la seconde, ils auraient déjà rejoint les maquis de la wilaya de Skikda, profitant de la pénombre dans la nuit de lundi à mardi. Cela n'empêche pas l'existence d'une troisième hypothèse selon laquelle une partie du groupe serait sous les décombres de leurs casemates, alors que l'autre est déjà loin du théâtre des opérations. Pour rappel, à la suite d'informations fournies par des citoyens, les forces de sécurité ont engagé, lundi dernier, une vaste opération dans les maquis de Djebel El-Ouahch sur les hauteurs de la ville de Constantine, pour déloger un groupe terroriste. Les forces de sécurité ont utilisé, en plus des armes automatiques et de l'artillerie, des hélicoptères de reconnaissance et de combat. Avec le nouveau redéploiement du GSPC depuis son allégeance à Al-Qaïda, à l'inverse de ceux qui disaient au départ que quel que soit le sigle, la donne est la même, la situation est extrêmement difficile. En effet, la présence d'un seul terroriste, même isolé dans les maquis les plus enclavés, constitue une menace sérieuse. Ainsi, seule l'élimination des terroristes traqués ou leur capitulation est envisageable comme objectif dans le plan de bataille des instances engagées dans la lutte antiterroriste. La présence dans la nature de 13 terroristes, qui sont arrivés à fortifier, en un petit laps de temps, le maquis de Djebel El-Ouahch, pourtant “nettoyé” en 1998, appelle à la mobilisation de toutes les forces en charge du dossier. Lynda Nacer