Le coup d'envoi de la 8e édition du Festival national du film amazigh qui connaît pour la première fois, cette année, la participation des Marocains avec trois longs métrages qui entreront en compétition, a été donné, hier, à la salle de la Maison de la culture de Sétif, en présence des autorités locales de la wilaya, ainsi que d'éminentes personnalités du monde du cinéma. La capitale des Hauts-Plateaux, qui renouera avec le 7e art, vibrera pendant une semaine au rythme des films, dans une ville où les salles de cinéma ont été transformées en centres commerciaux et pizzerias. Sur les 64 films d'expression amazigh, sous-titrés en arabe ou en français, réalisés en 2007 et visionnés par la commission, 23 entreront en lice pour arracher le trophée du festival L'Olive d'or de cette édition placée sous le signe “Pour une Algérie riche de sa diversité” et dont l'hommage a été consacré à feu Bouamari Mohammed, figure emblématique du cinéma algérien. Le jury international sera présidé par Belkacem Hadjadj. Cette édition que les organisateurs considèrent exceptionnelle est une opportunité pour projeter des films réalisés en 35 mm et exprimés dans les différentes variantes de la langue de Massinissa : kabyle, chaoui, tamachaqt, tacheliht et tarifit. “La 8e édition est un tournant historique et décisif du festival, son acte de naissance sera délivré à Sétif et lui donnera le droit de prétendre à la reconnaissance universelle”, a affirmé le commissaire du festival, M. Assaad Si Ali El-Hachemi, lors d'un point de presse animé à l'hôtel Sitifis. “Le choix de Sétif n'est pas fortuit, on y a trouvé toutes les commodités, les salles d'exposition, les salles de conférences, l'infrastructure hôtelière et surtout les équipements nécessaires pour la projection, sans oublier la contribution et les facilitations de la part du premier responsable de la wilaya et de ses collaborateurs”, a renchéri notre interlocuteur. Trois catégories distingueront, désormais, cette édition. La première par la projection de Ayrouwen de Brahim Tsaki. La deuxième catégorie ou le “Clap asaru”, dont la spécificité repose sur le substrat culturel et civilisationnel, au lieu du critère linguistique, alors que la troisième est dédiée aux jeunes auteurs qui représentent pour le festival une véritable réserve du cinéma amazigh. En marge des projections de films et des débats, les organisateurs ont prévu un colloque scientifique intitulé “Image, Imaginaire et Histoire” avec la participation de M. Ali Haroun et Louisa Ighil Ahriz (Algérie), Gilles Manceron (France), Patrick Growley, Denise Brahimi, Hamid Aïdouni, Belkacem Hadjadj. Des cinébus sillonneront les communes de la wilaya durant les 5 jours de cette édition qui, selon les organisateurs, sera marquée par trois stations, à savoir le coup d'envoi, la célébration de Yennayer et la clôture de cette édition qui coïncidera avec la clôture de “Alger, capitale de la culture arabe”. Faouzi Senoussaoui