RESUME : Hadjer est mariée contre son gré à un homme qu'elle n'aime pas. Pourtant elle doit faire face à sa situation pour honorer un engagement pris à sa naissance par sa famille. Elle est révoltée. Fella secoue sa tête avec un air de fatalité. - Il le faut pourtant, puisque les choses semblent être déjà bien parties. - Tu veux que je te dise, Fella ? - Quoi ? demande sa collègue les yeux écarquillés. - Eh bien, je crois que cet homme ne mérite ni mon amour ni ma fidélité. Je sens d'ores et déjà que je n'hésiterais pas à le tromper à la première occasion. Intriguée par la révélation de Hadjer, Fella garde le silence. Elle ne savait d'ailleurs quoi répondre à cette collègue, qui vient de se confier à elle en toute franchise. Révoltée, Hadjer l'était, c'est une chose qu'on ne pourrait dénier. C'était déjà l'heure de la sortie. La pluie continuait de tambouriner contre les fenêtres et, pire encore, un grand vent s'est levé, entraînant avec lui un froid sibérien. Hadjer enfile son manteau et ses gants, puis s'empare de son parapluie. - J'espère que je trouverais un taxi, lance-t-elle. - Un taxi dans les parages ? Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Avec ce froid et cette pluie, tu ne risques pas de rentrer chez toi de sitôt, lui répond Fella. - Pourtant, c'est la seule solution qui me reste. Tu me vois marcher sous cette pluie et ce vent ? Il aura vite fait de m'emporter. Le téléphone se met à sonner et Hadjer décroche. - Allo… oui… ne quittez pas… Elle tendit le combiné à Fella, c'est pour toi… Cette dernière s'empresse de prendre la communication : - Allo… oui… je suis au bureau. Tu viens tout de suite alors ? OK, à tout de suite ! Elle raccroche, et un sourire illumine ses lèvres . - C'est Kamel, mon frère ; il vient me récupérer ! Pour une fois, il a pensé à moi . - Voyon, Fella, tu habites à deux pas... - Je sais ! Mais aussi frileuse que je suis, j'appréhendais déjà le retour. - Hum… que dirais-je alors, moi ? - Rien, toi aussi tu es gâtée aujourd'hui. - Comment ça ? - Eh bien, petite coquine, tu vas rentrer avec moi… Je vais demander à Kamel de te déposer devant chez toi… Cela te va ? - Et comment ! Une véritable aubaine, à condition que cela ne dérange personne. - Mais non… Cela ne me dérangera pas du tout. Et je suis certaine que Kamel sera de mon avis. On n'a pas idée de laisser une jeune fille traîner dans les rues par ce temps. Y. H. (À suivre)