En livrant le secret lors d'une beuverie nocturne, A. T., un jeune homme de Birtouta, ne se doutait pas un seul instant que ça pouvait servir de mobile à une bande de malfaiteurs pour attaquer sa propre famille et commettre un larcin. Sous l'emprise de l'alcool, il raconte à son compagnon de table, T. K., que sa mère a vendu récemment une parcelle pour la mirobolante somme de un milliard de centimes. L'information n'est pas tombée dans l'oreille d'un sourd, il fallait juste attendre le moment opportun surtout que l'association de malfaiteurs s'est déjà constituée. Vint enfin le jour J coïncidant avec le réveillon du nouvel an. A. T. est quelque part pour fêter l'événement universel. Vers 2h30, trois personnes se présentent au domicile ciblé, défonçant la porte de la chambre où dort la mère (B. M.). elle n'a même pas eu le temps d'ouvrir la bouche qu'elle voit pointé sur elle le double canon d'un fusil de chasse alors qu'une autre main la menace avec un couteau de boucher. Ils lui demandent de leur remettre l'argent. Elle fait signe en direction de l'armoire. Il n'y a que 15 000 DA. Non convaincus, les trois malfaiteurs insistent non sans recourir à la méthode brutale. La bonne femme est ligotée et bâillonnée avec du ruban adhésif. Tenue à l'œil, l'homme au fusil se rend dans la chambre voisine où dorment la fille et le gendre. À leur tour, ils subissent le même traitement canon pointé sur eux. On fouille la maison de fond en comble avant de tomber sur le magot. 110 millions de centimes. La mère a déclaré 149 millions. À 3h45, alors que le fils est en pleine fête, il reçoit un coup de fil de son beau-frère lui annonçant la mauvaise nouvelle. Un dépôt de plainte est sitôt enregistré au niveau de la 2e sûreté urbaine de Birtouta et une enquête est ouverte sur ordre du procureur de la République du parquet de Boufarik. Les premiers éléments parlent d'une voiture remarquée la veille du méfait par des déplacements incessants. Elle appartient à T. K. connu des services de police. L'exploitation de son téléphone portable pour la période du 31 décembre 2007 au 1er janvier 2008 révèle qu'il est le commanditaire et exécutant de cette affaire. Il est arrêté sur le champ. H. T., l'homme au fusil de chasse chez qui la police découvre un autre fusil de même type appartenant à son père, est lui aussi arrêté. Trois autres complices seront arrêtés suite aux aveux des deux premiers. La somme volée a été partagée à parts égales soit 21 millions par tête. Présentés le 6 janvier dernier, pour association de malfaiteurs, vol avec circonstances aggravantes, menaces avec violence et port d'arme prohibée, les mis en cause ont été placés sous mandat de dépôt par le procureur de la République qui a décidé de renvoyer l'affaire devant le juge d'instruction pour requalification du délit qui semble relever du criminel. Ali Farès