Le président du conseil d'administration du groupe Emaar et de la banque Essalem, Mohammed Al-Abbar, réaffirme l'importance de l'investissement émirati en Algérie avec un montant de 28 milliards de dollars. La revue émiratie Al-Iqtissad Wal-Aamal vient de consacrer un numéro spécial sur le dernier Forum sur l'investissement arabe qui a eu lieu les 21 et 22 janvier derniers à l'hôtel Sheraton d'Alger. Intitulé “Forum économique d'Alger, bienvenue aux investisseurs”, le dossier spécial Algérie rend d'abord hommage à la politique arabe du président Bouteflika en axant sur la stratégie adoptée depuis 1999 visant à capter les capitaux et les investissements arabes vers l'Algérie, et aborder ensuite les étapes par laquelle est passée l'économie algérienne les dix dernières années avec des interviews du Chef du gouvernement, de ministres, des représentants de la Caci, etc. “La publication d'un numéro spécial, qui coïncide avec la tenue à Alger d'un forum sur l'investissement arabe, traduit la confiance portée dans le plan de relance économique en Algérie et les opportunités d'investissements”, lit-on dans l'éditorial de la revue qui relève les acquis arrachés par l'économie algérienne ces dernières années en faisant remarquer l'évolution de l'indice de croissance qui a atteint les 7% en 2007. L'éditorial souligne également les efforts consentis par l'Etat dans le cadre du remboursement de la dette, et ce, grâce aux rentrées pétrolières qui ont atteint plus de 50 milliards de dollars en 2006. La revue estime que les investissements émiratis sont les plus importants en Algérie, et ce, après les accords conclus en 2007 entre le gouvernement algérien et de grands groupes émiratis. Sur ce plan, “Emaar vient en pole position avec des projets et un engagement de 28 milliards de dollars”, précise la revue qui évoque les 5 grands projets du groupe dirigé par Mohammed Al-Abbar. Il faut rappeler que ce dernier avait été reçu en juillet 2006 par le président Bouteflika à qui il avait présenté les maquettes de projets de restructuration urbaine d'Alger. Abdelhamid Temmar, qui avait annoncé récemment la signature imminente du protocole d'accord entre l'Algérie et Emaar, avait précisé que le montant des projets était de 5,5 milliards de dollars. En attendant, il faut savoir que l'un des projets porte sur le réaménagement et l'agrandissement de la gare centrale de la capitale pour accueillir 80 000 voyageurs par jour, la construction d'un hôtel, d'un centre commercial et de trois tours de bureaux. Un deuxième projet porte sur la construction de marinas, d'hôtels de luxe, de bureaux et d'appartements de haut standing sur le front de mer, face à la baie d'Alger. Emaar prévoit, par ailleurs, la construction à Zéralda, d'un complexe touristique, comprenant des résidences de vacances, un hôtel de 500 chambres, un terrain de golf et des centres commerciaux. Le groupe prévoit également la construction d'une “cité de la santé”, à Staouéli et d'un campus technologique dans la nouvelle ville de Sidi-Abdallah. Il faut savoir, ajoute la revue, que les Emirats arabes unis comptent transformer une dette algérienne de 330 millions de dollars en projets d'investissements. Selon la même source, la banque Essalem de Dubaï s'apprête à ouvrir une filiale à Alger, l'agrément ayant été obtenu le 17 octobre 2006 en plus d'une série de projets d'une valeur de 20 milliards de dollars dans le secteur immobilier sans compter l'intérêt exprimé par l'entreprise des ports de Dubaï dans la gestion du port d'Alger. Cette banque, affirme Mohammed Al-Abbar, également président du conseil d'administration de la banque Essalem, que cet établissement financier œuvrera à mettre en place un réseau bancaire développé en Algérie. “Pour ce faire, une stratégie a été élaborée en vue d'installer plusieurs filiales qui couvriront tout le pays”, ajoute le vice-président du conseil d'administration de la banque Essalem, Hocine El-Meïza dans la revue Al-Iqtissad Wal-Aamal. Par ailleurs, la revue publie un entretien avec le Chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, dans lequel il affirme que “toutes les conditions sont réunies pour l'implantation des capitaux du Golfe dans le pays”, en faisant remarquer que “l'intérêt se dirige maintenant vers la construction de cités, de tours d'affaires, de logements ainsi que le tourisme après avoir axé leurs efforts sur les secteurs bancaire et financier”. Amine Allami