M. Lalaïmia a informé de la mise en service, d'ici octobre 2008, du projet d'électrification du réseau ferroviaire, dans la capitale et ses environs. À l'heure de l'Internet et de l'intensification des échanges mondiaux, humains et marchands, l'Algérie se classe parmi les pays qui accusent encore du retard dans leur réseau ferroviaire. Le constat a été établi, hier, par le directeur général de la Société nationale du transport ferroviaire (SNTF), Abdelhamid Lalaïmia, sur les ondes de la radio Chaîne I, qui a reconnu que son entreprise, créée depuis plus d'un siècle, “ne couvre pas tout le territoire national”. Il a également soulevé certains problèmes à l'origine du retard dans l'extension du réseau ferroviaire aux régions les plus éloignées du pays, citant, entre autres, le choix algérien porté en priorité aux lignes maritimes, pour le transport des marchandises, et les dégâts importants commis par le terrorisme pendant la décennie passée. L'intervenant a aussi laissé entendre que sa société a fait face à de nombreuses opérations, la restructuration qui lui a permis de réduire ses effectifs de près de 56% (la SNTF est passée de 17 000 salariés à 9 600 salariés, dont 4% sont des femmes) et de créer 4 directions régionales et 13 filiales, l'amélioration des voies ferroviaires, dont les dernières ont touché les lignes Alger-Oran et Alger-Constantine, et l'accès à 13 femmes conductrices de trains, ainsi que le relèvement annuel de 10% des tarifs du train. “La SNTF est devenue une entreprise commerciale, l'augmentation du prix du ticket s'inscrit dans le cadre de sa rentabilité, en contrepartie des services présentés au voyageur, en matière de confort, de propreté et de sécurité”, a révélé l'invité de Chaîne I, sans écarter “la possibilité d'une hausse supérieure à 10%” du prix du ticket, pour mettre fin aux subventions de l'Etat. M. Lalaïmia a, d'autre part, informé que la SNTF assure actuellement le transport de 30 millions de voyageurs par an, les étudiants compris, sans oublier celui des marchandises. Selon lui, les prévisions sont de l'ordre de 180 trains pour transporter 200 000 voyageurs quotidiennement, soit 79 millions par an. Quant au transport des marchandises, il a affirmé que le but de la SNTF est “d'atteindre 18 millions de tonnes par an, ce qui représentera une part de 15 à 16% dans l'économie nationale”. Pour l'année 2008, le DG de la SNTF a fait part de l'acquisition de 22 trains. D'après lui, parmi les trains achetés du Canada, d'Espagne et de Suisse, 14 trains seront livrés en décembre pour couvrir la région d'Alger. Des trains de grande vitesse (160 km/h) seraient également fonctionnels, à partir de cette année, sur certaines lignes (Alger-Oran, Sidi-Bel-Abbès-Béchar, Chlef-Relizane, etc). Dans ce cadre, une sortie dans un train nouvellement acheté (Alger-Blida) est prévue avec la presse, demain, pour se faire une idée de la volonté de la SNTF d'améliorer son look. Concernant les opérations de modernisation, M. Lalaïmia a annoncé la mise en service, d'ici octobre prochain, du projet d'électrification du réseau ferroviaire, dans la capitale et ses environs, qui englobera toutes les lignes du chemin de fer allant d'Alger jusqu'à El-Afroun et même Tizi Ouzou. Ce projet, a-t-il précisé, sera mis à l'essai à partir d'avril. Le responsable a, en outre, informé du projet qui sera mené conjointement avec le ministère des Transports, relatif aux “correspondances entre les trains et tramways”. D'autres projets concerneront l'extension des lignes, y compris vers le sud du pays, ainsi que la création de lignes dans les Hauts-Plateaux. Selon M. Lalaïmia, une partie des lignes dans les Hauts-Plateaux, en particulier celle menant de Tébessa à Saïda sera prête en octobre 2008, pour transporter les étudiants. Le DG a, par ailleurs, révélé l'ambition de son entreprise à ouvrir son capital aux sociétés étrangères. Pour l'instant, seules deux sociétés françaises, une société espagnole, une italienne et une turque auraient fait des propositions. Sur le registre des “actes d'incivilité”, qui se traduisent par des jets de pierre contre les vitres des trains et la destruction de matériels, voire de vols, le responsable a déclaré qu'ils ont des conséquences sur les dépenses et les retards dans les horaires des trains. Cette situation a cependant suscité l'intérêt du gouvernement qui, selon l'intervenant, a pris “des mesures sécuritaires”, ce samedi, qui entreront en application prochainement. H. Ameyar