L'énième montée au créneau du Cnapest témoigne du degré de pourrissement atteint dans les relations entre l'institution et son principal partenaire social. La grogne des élèves des classes de terminale a relégué au second plan, à Constantine, un lourd conflit qui mine depuis la dernière rentrée scolaire le secteur de l'enseignement secondaire et technique. Le torchon brûle toujours entre le directeur de l'éducation et le Cnapest qui vient d'appeler à une grève illimitée. Rien ne va plus entre le directeur de l'éducation de la wilaya de Constantine et les membres du bureau de wilaya du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement technique et secondaire (Cnapest). Dans un communiqué transmis à notre rédaction, le Cnapest, le syndicat autonome majoritaire dans le secteur, appelle à une grève ouverte à travers tous les lycées de la wilaya à partir de dimanche prochain. Cette décision a été prise lors d'une assemblée extraordinaire qui a regroupé les délégués de 33 lycées, ce qui offre aux initiateurs de la protestation le quorum légal. Selon le communiqué en notre possession, le Cnapest subit des harcèlements de la part du directeur de l'éducation. Ce dernier est accusé d'abus d'autorité, de transgression des lois de la République en refusant toujours le dialogue avec le syndicat. Le Cnapest s'interroge, à travers le communiqué en question, sur “les négligences professionnelles du responsable local de l'éducation qui n'a pas jugé utile, à ce jour, de pourvoir aux postes de directeurs, censeurs et économes au niveau du lycée des frères Khazna Dar et ce depuis la rentrée 2007/2008.” Par ailleurs, toujours selon le même communiqué, le directeur de l'académie aurait traduit un enseignant du lycée d'El Gammas devant le conseil de discipline pour non-participation à la cérémonie de levée des couleurs nationales. Le même responsable aurait ordonné la suspension du salaire d'un professeur au lycée Bourfaa depuis quatre mois pour abondant de poste alors qu'en réalité la matière qu'il enseignait, la mécanique, a été supprimée après les réformes. Cependant, aucune solution de reconversion n'a été proposée à l'enseignant qui se trouve toujours sans salaire. Pour sa part, le directeur de l'académie, après avoir accusé dans un premier temps ses détracteurs de tous les maux, est revenu à de meilleurs sentiments lors des derniers communiqués transmis à notre rédaction. Après avoir renié aux membres du syndicat le droit d'activité, il a fini par afficher sa disponibilité à dépasser la crise. L'ultime montée au créneau du Cnapest témoigne du degré de pourrissement atteint dans les relations entre l'institution et son principale partenaire social. Le dernier mea culpa de l'administration, qui a, semble-t-il, trop versé dans les fausses accusations, n'a pas attendri les syndicalistes en colère. À quelques mois des examens, le secteur de l'éducation, notamment à Constantine où les résultats de l'année passée étaient en deçà des espérances, n'avait pas besoin d'un tel conflit, un de plus, dans une conjoncture fragile. Radia M. A.