À l'issue du procès qui s'est déroulé à la cour d'assises de Bobigny à Paris, où son fils Mounir Aït Menguellet a été condamné à 20 ans de prison ferme, Lounis Aït Menguellet a écrit à la partie civile. Nous reproduisons ici l'intégralité de la lettre. ll “Au procès de Mounir Aït Menguellet, la défense de la partie civile s'est distinguée par des allusions pernicieuses, voire même des remarques malveillantes. Sans craindre le ridicule, elle a évoqué un “désert d'affection” au sein d'une famille pourtant heureuse et épanouie. Le père y a répondu brièvement et sobrement. Vous avez dit que la famille de l'accusé est un désert d'affection ? Oh non, vous avez tout faux ! C'est ici que mon fils a trouvé un désert d'affection qui lui a fait regretter l'océan d'affection qu'il a quitté. Quitté pourquoi ? Pour une illusion ? L'illusion d'acquérir des connaissances qu'il croyait inexistantes chez lui. Il s'est trompé comme tant de jeunes de son âge qui viennent et trouvent la désillusion et le superficiel en laissant derrière eux le superficiel. Un désert d'affection ? Mais même notre désert de sable déborde d'affection. Non, je n'ai pas l'impression qu'on parle de la même chose. Quelqu'un qui met tant de mépris à parler des autres ne peut savoir ce que c'est l'affection. Que dire de votre insensibilité lorsque la maman de l'accusé est appelée à la barre des témoins : dans la pudeur et l'émotion qui l'ont rendue presque muette, vous n'avez vous que de la pauvreté d'expression. Pourtant vous auriez pu comprendre aussi que cette honorable mère de femme n'était pas une habituée des tribunaux. Si défendre avec acharnement votre cliente est respectable, blesser inutilement la famille de l'accusé ne vous honore pas.” Lounis Aït Menguellet