L'historien et orientaliste russe, le professeur Robert Landa, a indiqué, hier à Alger, que les historiens russes ont traité l'histoire de l'Algérie avec “probité intellectuelle”. “Les historiens et orientalistes russes ont traité l'histoire de l'Algérie avec probité intellectuelle, refusant les déformations contenues dans la production historique des orientalistes français”, a affirmé le professeur Landa qui intervenait lors d'une conférence sur le regard de l'orientalisme russe sur la Révolution algérienne. L'historien russe, décoré de la médaille des amis de la Révolution algérienne le 17 juin 2005, à l'occasion du cinquantenaire du déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954, a souligné que durant la guerre de Libération nationale, il a eu à rencontrer des orientalistes français, ce qui lui avait permis d'avoir une idée sur leurs tendances, a-t-il dit. “Il y avait des historiens qui avaient des positions claires (positives) envers l'Algérie et d'autres qui avaient des positions extrémistes et franchement anti-algériennes”, a-t-il soutenu, affirmant, dans le même contexte, que les orientalistes russes avaient des intentions “globalement positives”. Dans son exposé sur l'orientalisme russe et les questions liées à l'Afrique du Nord et, en particulier, à l'Algérie, le Pr Landa, qui s'occupe actuellement de la civilisation andalouse et ses rapports avec la civilisation nord-africaine, est remonté jusqu'aux récits de marins russes et les rapports de diplomates du XVIIe siècle. “Au départ, les orientalistes exploitaient les données ethnographiques les plus variées sur l'Algérie collectées par des officiers de la marine russe”, a-t-il relevé, précisant que “les recherches et les études les plus sérieuses n'avaient commencé réellement qu'au XVIIIe siècle”. Il a cité parmi ces orientalistes russes, l'ouvrage de Boganovitch sur l'Emir Abdelkader et le récit du colonel Coverpatine datant de 1877 où “il avait dénoncé la colonisation de l'Algérie”. “À partir de la Révolution Bolchevik de 1917, l'intérêt des orientalistes russes à l'Algérie s'est approfondi”, a-t-il soutenu, citant parmi ces chercheurs l'académicien Kratchkovsky qui avait, a-t-il dit, instauré des études sur l'histoire de la culture arabe au Moyen-Âge.