L'historien Mahfoud Keddache qualifie l'initiative de M. Douste-Blazy de « louable ». Il nous en donne les raisons dans ce bref entretien. Seriez-vous prêt à travailler avec vos homologues français dans le cadre de la commission prônée par le ministre français des Affaires étrangères ? Les intellectuels algériens, en particulier les historiens, ont toutes les raisons de condamner la loi du 23 février 2005. D'abord, du fait que celle-ci réhabilite les exactions de l'armée coloniale contre le peuple algérien et par rapport aussi à notre latitude de rétablir la vérité en s'appuyant sur des faits historiques avérés. Le ministre français s'engage à ne pas s'immiscer dans les prérogatives de cette commission, ce qui est en soi un gage de garantie m'encourageant à adhérer. Je travaillerai volontiers avec cette commission. N'appréhendez-vous pas des visions antagoniques chez les deux parties, sachant que nombre d'experts français n'ont pas cru devoir se prononcer sur cette page sombre de l'histoire ? J'ai eu à travailler avec nombre d'historiens français, connus pour leur probité intellectuelle et leur sens d'objectivité. En plus d'un statut leur conférant une référence en la matière, ils sont connus pour leur engagement libéral. Ils ont toujours exprimé de la sympathie au peuple algérien. Je pense que leur présence dans la commission est incontournable.