“Ne me ramenez pas les problèmes techniques. C'est à vous de les régler. La tutelle intervient dans les cas qui dépassent votre compétence.” Clair, net et précis. Des propos tenus par le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Nourredine Moussa, à l'adresse des DLEP, Duch et OPGI de 16 wilayas du Centre englobant, notamment Adrar, Tamanrasset, Illizi et Ouargla. Une remarque qui l'a exaspéré par les justifications données par certains responsables sur les retards de livraison des programmes dont ils ont la charge même si, en effet, les problèmes semblent compliqués surtout s'agissant des tracasseries liées aux assiettes de terrain, cause principale des retards ou carrément de non-lancement. Ainsi, on apprend que des wilayas continuent à buter contre cette contrainte majeure pour concrétiser dans les délais leurs programmes dans les différentes formules (LSL, LSP, location-vente, logement promotionnel, logement rural). Même le Sud n'est pas épargné par la question comme c'est le cas de Laghouat où les terres sont sous l'emprise “arch” ou encore dans la wilaya de Tizi Ouzou où il existe des difficultés pour dénicher des terrains pour le lancement du programme rural. Le ministre a tenu à rappeler à ces responsables toutefois que la tutelle reste disposée à intervenir dès qu'il s'agira de cas difficile. Avant de passer en revue chaque wilaya, M. Moussa a exhorté les intervenants à respecter les délais de réalisation, tout en veillant à la qualité du produit et à l'aspect architectural de chaque région. “Jusqu'à fin 2007, la cadence est considérée comme satisfaisante. Le rythme doit être crescendo, sachant que 2008 est une année charnière par rapport à la fin du quinquennal. Il nous est, en conséquence, fait obligation, chacun en ce qui le concerne, de redoubler d'effort et de relever les défis”, a-t-il déclaré et de revenir à la charge pour insister sur la révision des méthodes de gestion immobilière et des cités. Il lancera, notamment en direction des OPGI de ne plus s'immiscer dans les terrains résiduels dès lors qu'il s'agit de partie commune au profit des copropriétaires. Pour ce qui est des programmes lancés ou en cours de lancement (2008), il sera fait obligation aux intervenants de présenter des situations mensuelles faisant état de l'avancement des travaux. Le ministre n'a pas manqué aussi de lancer les “retardataires”, précisant que si le programme n'est pas pris en charge, “il sera transféré vers d'autres wilayas plus actives”. Quant à la problématique suscitée par les constructions “pendantes”, il est clair, selon Noureddine Moussa, qu'un texte de loi sera appliqué dès sa promulgation faisant obligation de conformité au promoteur. Au volet habitat précaire, on apprend qu'une structure est en voie d'être installée pour le suivi rigoureux de ce programme important, conformément aux instructions du président de la République. Pour ce qui est du bilan chiffré des 16 wilayas, il faut savoir qu'en 2007, 51 468 logements ont été lancés dont 9 841 en social locatif et astreinte, 9 416 social participatif, 1 989 location-vente, 1 250 promotionnel et 28 972 en rural, soit un total de 215 319 logements lancés entre 2005 et 2007. Les prévisions concernant ce volet sont de l'ordre de 93 489 logements. Concernant les livraisons pour la même année, le nombre global est de 50 495 logements dont 15 210 SL + astreinte, 3 908 LSP, 6 111 location-vente, 2 629 promotionnel, 22 637 rural. Soit un total de 146 119 logements livrés durant les années 2005 à 2007. Pour l'année 2008, il est prévu la livraison dans les 16 wilayas de 87 954 logements. Ali Farès