Va-t-on connaître la vérité sur l'affaire Ben Berka, du nom de l'opposant marocain disparu en 1965 devant la brasserie Lipp à Paris ? La demande d'un juge français de déclassifier 165 documents des services secrets français datant de l'époque a été acceptée. Cet avis, publié hier au Journal officiel, est le troisième avis favorable de la Commission consultative du secret de la Défense nationale (CCSDN). Il appartient maintenant au ministre français de la Défense, Hervé Morin, de suivre ou non l'avis de cette commission. Morin avait saisi la CCSDN le 7 janvier 2008 à la suite d'une demande de Patrick Ramaël, juge d'instruction à Paris, chargé d'une information judiciaire ouverte en 1975 “contre X pour homicide volontaire et complicité à la suite de la disparition de M. Ben Barka”. Ces 165 documents classifiés, “en relation avec les activités” du Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE, devenue DGSE en 1981) à l'époque de l'affaire Ben Barka, étaient détenus par le Service historique de la défense (SHD) au fort de Vincennes, à l'est de Paris. Un informateur du SDECE avait été impliqué le 29 octobre dans la disparition de Ben Barka devant la brasserie Lipp à Paris. Ces 165 documents avaient été déposés au SHD par le mandataire de Pierre Messmer, ministre des Armées en 1965, à la suite de son décès en août 2007. Le cadavre de Medhi Ben Barka n'a jamais été retrouvé et les conditions de sa mort n'ont jamais été clairement établies. D'après l'ouvrage de Shmouel Seguev, un journaliste israélien, l'opposant marocain aurait été assassiné par le numéro 2 de la police secrète marocaine, Ahmed Dlimi, puis enterré dans la capital, près d'une autoroute. DJAZIA SAFTA/AGENCES