Atelier de formation sur les commissions rogatoires internationales et la coopération internationale    Ghaza : le bilan de l'agression génocidaire sioniste s'alourdit à 50.752 martyrs et 115.475 blessés    Eliminatoires Coupe du Monde féminine 2026 (U20) : les Algériennes en stage à Sidi Moussa    Nâama : 10 blessés dans le renversement d'un bus    Un Marocain arrêté en France avec 120 kg de drogue    Des centaines de milliers de personnes manifestent contre Trump et Musk    L'Algérie jouit du respect des institutions internationales    Les impacts des taxes douanières américaines sur l'économie algérienne via la rente des hydrocarbures    Le CRB à quatre points du MCA le leader    Thomas Müller annonce son départ après 25 ans de présence    Boughali rencontre son homologue bahreïni    De mauvaise foi et mauvaise perdante !    La menace de la cocaïne gagne du terrain !    Monstre sacré du cinéma algérien    Baccalauréat professionnel : rencontre de coordination entre MM. Sadaoui et Oualid    Attaf reçoit l'Envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie en Tanzanie    Président de la BID : "l'Algérie est l'un des contributeurs majeurs de la Banque et nous contribuerons à son développement économique"    Palestine: appel à une grève générale lundi pour exiger la fin de l'agression sioniste contre Ghaza    Renforcer la communication entre l'ONSC et la société civile pour promouvoir l'action participative    Judo: l'Algérien Khaled Ouennouf souhaite briguer un poste au sein de l'Union Arabe de Judo    Aviron: l'Open des Skiffs 2025 les 11-12 avril à Mila    El-Bayadh: inhumation du Moudjahid Abdelkader Aïssaoui    Mascara: le Moudjahid Zougart Abdelkader inhumé    Air Algérie: lancement du vol inaugural Alger-Abuja    Journées Cirta du court-métrage à Constantine: la 1e édition du 12 au 15 avril    Film sur l'Emir Abdelkader : le ministre de la Culture et des Arts insiste sur la qualité internationale et le respect des délais    Le PCF exige l'application de la loi    Pourra-t–elle contribuer à une relation apaisée entre l'Algérie et la France ?    Une liaison hebdomadaire vers les ports d'Alger et de Béjaïa durant la prochaine saison estivale    Saisie de deux kilos de kif et de cocaïne    Sansal ou l'espionnage plumitif au service de l'ancienne puissance coloniale ?    Aménagements annoncés à Belacel    Kevin De Bruyne est-il le meilleur joueur de l'histoire de Manchester City ?    L'Algérie dépose un dossier d'inscription auprès de l'Unesco    La présidente de l'ONSC reçoit des représentants de plusieurs associations nationales et locales        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le coup de poker du Président
Publié dans Liberté le 06 - 05 - 2003

En opérant un tel changement à un an de la fin de son mandat, Bouteflika sait qu'il joue son va-tout.
Le changement opéré, hier, par le président de la République à la tête de l'Exécutif implique, de prime abord, une question fondamentale : à quelle logique obéit un tel remaniement à une année de la fin du mandat de M. Bouteflika ?
Tenter une réponse à une telle interrogation serait assurément plus aisé lorsque Ahmed Ouyahia, appelé à succéder à Ali Benflis, nommera sa propre équipe gouvernementale. Ce n'est qu'à la lumière de la composante de celle-ci que pourront se lire les objectifs à court et à moyen termes de Abdelaziz Bouteflika.
L'on admet, en général, que tout changement de cette nature et à ce niveau de la hiérarchie des institutions est, par principe, dicté par une situation de blocage due à une impossible cohabitation ou par une nécessité urgente de changer de cap et de réorienter l'action gouvernementale en l'axant sur de nouvelles ambitions politiques, économiques et sociales du pays. On savait que de profondes divergences rendaient la collaboration entre Bouteflika et Benflis chaque jour plus problématique et que la ligne imprimée au FLN depuis son dernier congrès n'était pas pour plaire au chef de l'Etat soucieux, tout d'abord, de disposer d'un appareil qui porterait sa candidature à la présidentielle de 2004. Que Bouteflika ait pu trouver là des raisons suffisantes pour limoger celui qui était son directeur de campagne en 1999, on le comprend aisément, lui dont la grande réputation est qu'il voit en chacun de ses collaborateurs juste un subordonné et dont le souhait le plus cher est de rempiler pour un second mandat à El-Mouradia. On le comprendrait d'ailleurs d'autant plus aisément que Ahmed Ouyahia présente, pour sa part, le profil idéal du commis de l'Etat qui ne rechigne pas devant les besognes impopulaires pour peu que sa carrière n'en pâtisse pas.
Mais rien ne dit que M. Bouteflika ne s'essaiera pas à faire d'une pierre deux coups, autant que faire se peut pour un homme qui a fini par décevoir, à grande échelle, aussi bien au sein de la classe politique que chez de larges couches de la population.
Ce remaniement intervient, en effet, à un moment où le chef de l'Etat éprouve un besoin pressant de redorer son blason par un recentrage judicieux de sa démarche et de ses options politiques, économiques et sociales. Le remplacement de Ali Benflis par Ahmed Ouyahia ne serait alors que le coup d'envoi d'une opération de charme tous azimuts. Elle permettrait à Abdelaziz Bouteflika, par exemple, de se débarrasser de quelques ministres encombrants tels que Zerhouni devenu, aux yeux des animateurs de la protestation en Kabylie, le porte-drapeau de la répression, de la manipulation et de la provocation, ou encore Temmar, Khelil et les responsables de la sphère économique perçus, dans le monde du travail, comme les partisans de la libéralisation sauvage et du bradage des richesses nationales.
La formule qui s'apparente à un véritable coup de poker a donc pu séduire Abdelaziz Bouteflika d'autant qu'elle semble, à présent, la seule dont il peut user pour tenter de soigner son image et, si possible, imputer les blocages actuels au patron du FLN qu'il perçoit déjà comme son principal concurrent en 2004. Mais elle se révélera inéluctablement inefficace, car, à l'heure des bilans, elle ne dédouanera pas son artisan, Bouteflika en l'occurrence, des échecs avérés qui ont pour noms les réformes de l'école, de la justice et de l'administration.
Elle ne lavera pas Abdelaziz Bouteflika de l'appauvrissement des Algériens qui s'est accéléré entre 2000 et 2003, du chômage qui ne cesse de croître et de la récession économique qu'aucun investissement notable, national ou étranger, n'est venu freiner.
Alors, Bouteflika voudrait-il faire croire qu'il réaliserait en un an avec Ouyahia ce qu'il n'a pu faire en trois ans avec Benflis, après une première année avec Benbitour ? Pour un coup de poker, difficile de faire mieux.
S. C.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.