Les rebelles tchadiens ont mis en cause la neutralité de l'Eufor, la force de paix européenne qui doit se déployer dans l'est du pays, et ont exhorté les pays de l'UE à ne pas participer à cette mission. L'Alliance de l'opposition armée ne croit plus à la neutralité d'une force composée essentiellement d'éléments français et dont la direction opérationnelle est dirigée par la France. Et de demander instamment aux autres pays européens de s'abstenir de l'envoi de leurs ressortissants dans le cadre de l'Eufor. Pour la rébellion qui s'était unie en décembre dernier, apparemment à l'initiative de la Libye, l'opération de l'Eufor n'a d'autre but que de protéger le régime du président Idris Deby. Le commandant de l'Eufor sur le terrain, le général français Jean-Philippe Ganascia a pourtant affirmé que le contingent européen observerait ses distances avec le dispositif militaire français Epervier et éviterait de prendre partie entre le régime du président Deby et les rebelles. L'Eufor, qui comptera 3700 militaires de 14 pays européens, doit se déployer dans les prochaines semaines dans l'est du Tchad et dans le nord-est de la République centrafricaine pour protéger les populations réfugiées ou déplacées par le conflit dans la province soudanaise du Darfour. Composée à 55% de Français, la force est placée sous le haut commandement du général irlandais Patrick Nash, qui a installé ses bureaux à Paris. Le général irlandais sera le pendant de la force mixte Onu-Union africaine censée se déployer au Darfour même. Le déploiement de l'Eufor a été retardé par l'attaque lancée au début du mois par une importante colonne de rebelles tchadiens contre N'Djamena mais celle-ci ayant été repoussée, il reprendra dès la semaine prochaine, a assuré le général Ganascia. Le président Deby a souhaité le déploiement rapide de l'Eufor. D.B/Agences