Il n'existe aucune preuve de l'implication des imams dans des campagnes d'incitation au terrorisme, ni d'endoctrinement des jeunes a déclaré d'emblée le ministre des affaires religieuses sur les ondes de la chaîne I. Emission durant laquelle, il est revenu également sur les griefs du HCI envers son département, le recrutement des jeunes kamikazes, le statut particulier des imams et sur les enlèvements et viols d'enfants. “Le ministère contrôle les imams qui sont des êtres humains qui peuvent commettre des fautes. Si un ou deux imams se sont écartés du bon chemin. Cela ne veut pas dire que tous les imams sont pareils”. M. Ghoulamallah précise que son ministère entreprend “un travail pour contrer le phénomène des enlèvements d'enfants à travers des imams qui en parlent dans leurs prêches”. Pas tous les imams, précise-t-il, seulement ceux dans la région qui a vécu ce genre d'événements comme Staouéli, Zéralda, et à l'Ouest du pays. Ils ont demandé aux parents de “ne pas laisser leurs enfants dans la rue”. Pour ce qui est des femmes kamikazes, il déclare que les mourchidates mettent en garde au niveau des mosquées, contre ce genre de comportements et “nous projetons d'entamer une campagne de sensibilisation au niveau des familles”.S'agissant de la revalorisation du salaire des imams, il indique que le statut particulier du secteur est prêt et sera présenté probablement la semaine prochaine aux autorités concernées, soulignant que les propositions de son département vont dans le sens d'une revalorisation du salaire en fonction “de la compétence et de l'intensité du travail”. “Gageons que nos propositions soient acceptées. Si c'est le cas, cela changera complètement la situation des imams”. Questionné sur la raison qui fait que le pays n'ait toujours pas son mufti de la République, il répondra que cette question est du seul ressort du chef de l'Etat. “C'est lui qui doit désigner un mufti et décider de la structure de laquelle il dépendra”, ajoutant que nous avons “beaucoup de oulémas, mais dont le passé est sombre. Il nous faut un mufti propre”. Revenant sur les critiques du Haut Conseil islamique sur la manière dont est distribué l'argent de la zakat, le ministre des Affaires religieuses estime qu'il n'y a aucun conflit entre son département et le HCI et que c'est une simple divergence de point de vue qui n'a même pas nécessité une réplique spontanée de sa part. Il dément également que le gouvernement lui ait demandé de s'expliquer sur ce dossier. “Donner une partie de l'argent de la zakat aux jeunes pour démarrer des projets n'est pas une décision individuelle. Elle a été prise en accord avec des oulémas du fikh. C'est un choix que nous avons fait et que nous appliquons. Cela ne veut pas dire que l'avis du HCI n'est pas juste”. Pour ce qui est des accusations contre la mission nationale d'el hadj, il soutient que “le déroulement du rituel religieux à Minane est très éprouvant. Il n'y a pas de résidences. Les gens sont obligés de loger sous des tentes dans des surfaces étroites. Ceux qui s'attendaient à trouver un hôtel 5 étoiles déchantent bien entendu. En dehors de cela, tout s'est bien passé. Nous avons enregistré moins de décès cette année”. Enfin sur le phénomène de l'évangélisation, il affirme que son ministère a mis en branle un plan d'action sur le terrain. Toutefois, il considère que le seul apport de son département ne suffit pas. “Il y a la société civile et bien d'autres institutions qui doivent s'impliquer”, précisant que derrière cette tentative d'évangélisation, il y a des gens de “l'Amérique latine, la Suisse et la France”. Nissa H.