L'Afrique devra miser en particulier sur le potentiel de coopération entre pays membres pour mieux tirer profit de ses ressources au bénéfice de ses populations. Prélude à la conférence des ministres africains de l'Energie prévue dimanche à Alger devant lancer officiellement la Commission africaine de l'énergie (Afrec), la réunion des experts s'est ouverte hier. Au menu, la présentation des documents constitutifs, l'examen des programmes techniques et du plan d'action de l'Afrec, des propositions pour l'élection des membres du conseil d'administration de l'Afrec, ainsi que de son organe consultatif technique. La rencontre des ministres demain devra adopter le rapport des experts et les projets de résolutions et de déclarations et trancher la désignation du directeur exécutif de l'Afrec. Les travaux des experts se poursuivront aujourd'hui. Pour adopter, la Commission africaine de l'énergie, lit-on dans le communiqué de presse de l'Union africaine, avait été créée au cours de la 37e assemblée des chefs d'Etat et de gouvernement de l'OUA tenue à Lusaka, en Zambie, en juillet 2001. “Sa création vient suite à l'application des dispositions du traité d'Abuja de 1991, par lequel les Etats membres se sont engagés, dans le cadre de la concertation et de l'harmonisation de leurs politiques et programmes dans le domaine de l'énergie, à créer un mécanisme de concertation et de coordination permettant de résoudre en commun les problèmes que pose le développement énergétique au sein de la communauté”. En fait, bien qu'installée à Alger depuis des années, l'Afrec n'a pu entrer réellement en activité, n'ayant pu réunir le minimum de 15 ratifications de la convention de création de l'agence. Aujourd'hui, 24 pays ont ratifié la convention : l'Algérie, la Libye, le Mozambique, les Comores, le Rwanda, le Sénégal, l'Egypte, le Ghana, le Mali, la Tanzanie, la Tunisie, le Soudan, la Zambie, l'Angola, le Niger, le Kenya, le Burundi, la Namibie, la Gambie, le Congo, le Togo, le Zimbabwe, la RD du Congo, la Rasd. Ce qui permet de lancer l'Afrec. La commission a pour objectifs principaux de mettre en place un système d'information sur l'énergie en Afrique, d'élaborer un plan d'action, une stratégie à long terme en matière de développement de l'énergie en Afrique, l'assistance technique et la formation des ressources humaines, ainsi que la promotion de projets d'intégration énergétique du continent. Le gazoduc transsaharien Nigeria-Algérie, appelé TGSP, ainsi que celui de génération d'électricité à partir du barrage d'Inga en RD du Congo figurent comme modèles de la coopération entre Etats africains. À noter que la création de cet instrument de développement énergétique du continent compte parmi les priorités de l'Union africaine. Les enjeux sont de taille : l'accès des populations africaines à l'énergie et le contrôle des richesses énergétiques. L'énergie étant, rappelons-le, un facteur accélérateur de développement. Enfin, le contexte actuel de luttes d'influence sur le continent n'incite guère à des attitudes passives. En d'autres termes, l'Afrique suscite des convoitises au regard de ses importantes richesses. Face au défi de la réduction de la pauvreté, il est temps qu'elle compte sur cette dynamique d'unification et de coopération interafricaine pour mieux tirer profit de ses ressources, au bénéfice de ses populations. N. Ryad