L'entrée en vigueur de ces augmentations permettra certainement de désamorcer la grogne sociale grandissante, au moment où la Coordination syndicale annonce une nouvelle grève cette semaine. Abdelaziz Belkhadem, le chef du gouvernement, s'est engagé jeudi dernier sur les augmentations de salaires des travailleurs de la Fonction publique. Il a affirmé à ce propos que ces augmentations seront effectives au plus tard en avril prochain. “Nous avons donné des instructions pour que les augmentations des salaires des travailleurs soient effectives fin mars prochain ou au plus tard début avril”, a-t-il insisté en substance lors d'une conférence de presse animé à la salle Omnisport de Blida où il a réuni les élus de son parti, le FLN. Il précisera dans ce cadre qu'“il y a une translation transitoire, c'est-à-dire qu'il y aura une augmentation des salaires de base sans attendre les statuts particuliers”. Cette déclaration du chef du gouvernement intervient, en effet, suite au mécontentement exprimé par les syndicats autonomes quant au retard de la mise en application des augmentations de salaires des travailleurs fonctionnaires annoncées pour janvier 2008. Cet engagement du chef du gouvernement par rapport à une question aussi cruciale que les salaires devra normalement apaiser les esprits parmi les travailleurs fonctionnaires, impatients de voir leurs fiches de paie avec un nouveau salaire. L'élaboration des statuts particuliers de la Fonction publique devra également donner lieu “à d'autres augmentations de salaires”, a expliqué également le chef du gouvernement. Ces augmentations sectorielles sont toutefois conditionnées par la finalisation des statuts particuliers, non encore prêts. “Il y a seulement 30 statuts prêts au niveau de la direction de la Fonction publique et les autres sont en cours d'élaboration”, a-t-il indiqué. Il explique que ses services se réfèrent actuellement aux anciens statuts en attendant l'élaboration des nouveaux. La révision de la Constitution a constitué le second sujet qui a focalisé l'intérêt des représentants des médias, présents à la rencontre de jeudi. Pour le Chef du gouvernement, la révision de la première loi du pays ne saurait tarder. “La révision de la Constitution aura lieu dans les prochaines semaines”, a affirmé Belkhadem. Revenant sur les articles devant être revus à l'occasion de cette révision, l'intervenant évoquera la suppression de l'article relatif à la limitation du nombre des mandats des prétendant à la magistrature suprême. La suppression de cet article ne constitue aucunement une démarche antidémocratique en ce sens qu'elle donne la possibilité à un président de la République de demeurer à la tête de l'Etat à vie. Le chef du gouvernement a expliqué, lors d'une autre rencontre, que “donner la possibilité à un candidat de se présenter à l'élection présidentielle ne veut pas dire son élection puisque cela dépend des électeurs”. D'autres articles de la Constitution seront également revus. Il s'agit en l'occurrence de ceux relatifs à la fonction de contrôle institutionnel, ceux relatifs à la clarification des prérogatives du chef du gouvernement par rapport à ceux du chef de l'exécutif (le président de la République) ainsi qu'à l'éclaircissement des attributions et du rôle du Conseil de la nation (Sénat). Le chef du gouvernement fera à cette occasion une précision par rapport au poste de vice-président de la République : “Nous n'avons jamais demandé la création d'un vice-président de la République au sein du FLN.” Quoi qu'il en soit, le chef du gouvernement vient d'annoncer prochainement la révision de la Constitution annoncée maintes fois auparavant. Est-ce la bonne cette fois-ci ? Sur une toute autre question et plus précisément s'agissant de l'installation de bases américaines en Afrique, le chef du gouvernement s'est dit “très satisfait des déclarations de George Bush, le président américain, qui a dit que les Etats-Unis ne vont pas installer de bases américaines en Afrique”. “Nous avons toujours été contre l'installation de bases américaines tant en Algérie que dans des pays voisins”, a-t-il indiqué. NADIA MELLAL