Il s'agit d'un élargi qui avait bénéficié des avantages de la grâce amnistiante, après avoir été condamné à 12 ans de prison pour appartenance à un groupe armé. “La lutte contre la criminalité sous toutes ses formes n'est pas une opération ponctuelle. Elle s'inscrit dans le cadre d'un programme qui s'étend dans l'espace et le temps visant à sécuriser la capitale en maîtrisant les noyaux et points chauds ciblés et identifiés. Ce n'est que de cette manière qu'il sera possible d'obtenir des résultats probants et rassurants. Telle est notre mission.” Le commandant de groupement de la gendarmerie d'Alger, le colonel Mostefa Taïbi, qui a tenu ces propos en marge d'un point de presse au niveau de la Brigade de recherches et d'investigations de la zone industrielle de Rouiba, s'est dit toutefois satisfait au sujet de la situation de la criminalité qui connaît depuis 2006 un net recul. Comme chaque week-end, les unités du groupement ont été mobilisées à travers un certain nombre de circonscriptions de la wilaya. 881 gendarmes, 178 véhicules, 129 motocycles et 11 groupes cynophiles ont participé aux descentes organisées mercredi soir dans les communes du littoral est et ouest algérois, à savoir Dar El-Beïda, Rouiba, Baraki, Douéra et Zéralda. Sur 1 739 identifications, 27 personnes ont été placées en garde à vue alors que plusieurs armes blanches, plus de deux quintaux de viande blanche, 265 kg de fruits, 1 160 bouteilles de vin et liqueurs, ainsi qu'une somme de 139 millions de centimes ont été saisis. En matière de sécurité routière, 689 délits ont été enregistrés, 385 contraventions et 1 518 amen-des forfaitaires ont été dressées. Sur 840 véhicules contrôlés dont un recherché, pas moins de 41 ont été placés en fourrière. De même que dans le cadre des infractions au code de la route, 296 permis de conduire ont été retirés dont 270 immédiatement. RN24 : l'enfer des automobilistes Cet axe important traverse plusieurs localités populeuses de Bordj El-Kiffan et Bord El- Bahri, l'enfer des automobilistes usagers ou de passage. Les bouchons se forment tous les deux kilomètres et donnent lieu à des situations souvent explosives. C'est également une route empruntée par des trafiquants pour faire passer la marchandise objet de défaut de documents (registre du commerce, autorisation de transport, conformité de conditionnement, etc.). C'est là justement que des contrôles de routine aboutissent souvent à découvrir le pot aux roses. Alors que ses éléments ordonnent aux véhicules suspects de serrer à droite, le lieutenant Slimane de la compagnie territoriale de Dar El-Beïda explique que beaucoup de saisies sont enregistrées sur ce tronçon. Il profite également pour annoncer l'élucidation de quatre affaires ayant trait à un viol commis dans le courant de la semaine dans un bidonville de Bateau-Cassé (Bordj El-Kiffan), escroquerie, incitation de mineurs à la débauche et arrestation d'un malfaiteur contre qui un mandat d'arrêt avait été lancé. On décide de faire une virée du côté de Bateau-Cassé en empruntant le quartier Verte Rive envahi par les constructions illicites et dont les finitions attendant le Messie. Face à la mer, calme en ce mois de février, un immense bidonville garnit affreusement ce bout de l'une des plus belles baies du monde. On parle de 500 baraques officiellement recensées mais des indiscrétions font état du double. Autant de familles qui nourrissent l'espoir de se voir attribuer des logements qu'elles revendraient avant de squatter quelque part un autre terrain et d'y ériger une habitation de fortune donnant une fois de plus “droit” à un logement décent parmi les 140 000 unités que compte livrer le gouvernement conformément aux instructions du chef de l'Etat d'éradiquer les habitations de la honte. En attendant, on vit dans ces taudis en marge de la loi. Durant le dernier Ramadhan, Liberté avait livré à ses lecteurs les conditions déplorables dénuées de toute forme de commodité dans lesquelles vivent les familles. L'électricité se passe de voisin à voisin par l'intermédiaire de branches d'arbres. L'eau est anarchiquement branchée. L'assainissement inexistant. Une décharge à ordures non contrôlée prend du volume de jour en jour. Tout cela, à quelques mètres de la grande bleue, polluée à n'en plus pouvoir. Les autorités locales quant à elles ont d'autres soucis que de tirer dans le pire des cas la sonnette d'alarme sur une catastrophe annoncée. Avec les mêmes éléments de la gendarmerie nous avons noté que l'absence de l'autorité et surtout de ses représentants ne pouvait qu'engendrer une situation désastreuse. En septembre 2007, des sans-scrupules s'étaient livrés à bâtir des baraques au moment où toutes les familles algériennes étaient réunies autour du f'tour. Plus des trois quarts des habitants ici sont arrivés de Médéa, M'sila et Jijel. S'il est vrai que leur dénominateur commun est la misère qu'ils ont fuie, est-il encore raisonnable d'admettre cet état de fait quand on sait que la politique des gouvernants consiste actuellement à redonner à Alger le statut qu'elle mérite ? Pillage de sable et escroquerie De retour à la BRI de Rouiba, le colonel Taïbi a donné lecture de trois affaires élucidées par les compagnies de Rouiba et de Douéra. La première a trait au pillage de sable d'un autre genre puisqu'il s'agit de la constitution d'un réseau spécialisé dans ce genre de trafic. À l'origine, un camion transportant 12 m3 de sable de mer est arrêté sur la RN61. Le chauffeur prend la fuite et disparaît dans la nature. Le camion est ramené vers la BRI de la zone industrielle. Dans la nuit, les gendarmes en faction remarquent un véhicule léger à bord duquel trois personnes ont un comportement suspect. L'une d'elle descend et se dirige vers le camion. Elles seront arrêtées. Le premier suspect crache le morceau lors de l'interrogatoire déclarant avoir été recruté par le propriétaire du camion qui lui a remis 15 millions de centimes pour lui ramener le poids lourd. Au cours de la fouille du véhicule des suspects, on découvre des batteries destinées au camion au cas où les gendarmes auraient par précaution enlevé celles qui étaient en place. Selon ses aveux, le même propriétaire lui aurait fait la promesse de le couvrir en cas de pépin. Manque de pot pour lui, qui se trouvait non loin, il est arrêté en compagnie d'un autre complice. Les cinq personnes seront présentées aujourd'hui par devant le procureur de Rouiba alors qu'un sixième mis en cause est activement recherché. L'enquête est toujours en cours. La deuxième affaire est liée à une transaction douteuse entre deux personnes. L'une qui propose la vente d'un terrain de 200 m2 à Douéra avec un faux acte pour la somme de 220 millions de centimes ; une avance de 100 millions de centimes a déjà été empochée par le mis en cause principal. Les gendarmes alertés par la personne arnaquée et qui a été mise en garde sur la nature du document ont pris en flagrant délit l'accusé recevant de l'acheteur 117 millions de centimes. Pour la troisième affaire, il semble bien que certains n'ont pas su profiter de l'amnistie présidentielle. Pour preuve, B. R. (44 ans) n'est autre qu'un ancien terroriste qui a bénéficié des avantages de la grâce amnistiante après avoir été condamné à 12 ans de prison pour appartenance à un groupe armé. Le terroriste a été arrêté suite à un mandat d'arrêt lancé contre lui. L'enquête toujours en cours n'a pas révélé si le mandat d'arrêt a trait au même motif. Présenté au parquet de Rouiba, il a été écroué mercredi. Ali Farès