Mme Clinton est sérieusement préoccupée, son rival au sein du Parti démocrate file comme un météore et il a toutes les chances d'être investi comme candidat contre le républicain, McCain. L'ex-première dame des Etats-Unis n'a plus qu'une dizaine de jours pour rattraper l'avance d'Obama. Son avenir se joue le 4 mars au Texas et en Ohio. Tous les indicateurs montrent la difficulté de sa tâche : les sondages sont mitigés et comme un malheur n'arrive jamais seul, Mme Clinton et bien qu'épaulée par son mari, locataire de la Maison-Blanche avant Bush, les sommes récoltées auprès de ses partisans pour poursuivre sa campagne sont inférieures à celles de son rival, l'Afro-Américain, candidat du changement, selon son seul thème électoral. Obama a taillé dans la croupière de Mme Clinton en remportant coup sur coup les 11 derniers scrutins, au point d'en faire le favori de la course à l'investiture démocrate pour la présidentielle américaine de novembre prochain. Pour inverser la tendance, Mme Clinton est confrontée à une tâche paraissant d'autant plus surhumaine que ses derniers revers exigent non seulement qu'elle l'emporte au Texas et en Ohio, puis en avril en Pennsylvanie, mais qu'elle arrache des victoires assez larges pour combler le retard qu'elle accuse dans le nombre de délégués démocrates chargés de désigner officiellement le candidat du parti. Son mari, l'ex-président Bill Clinton, est inquiet, exhortant ses amis à arrêter “la vague Obama”. Lui et sa femme ont beau bassiner sans arrêt que McCain ferait d'Obama une bouchée, rien n'y fait. Obama monte sans cesse et ses financiers augmentent au fur et à mesure de ses victoires. Les experts qui donnaient Mme Clinton gagnante s'interrogent aujourd'hui et doutent même. Il est difficile de voir comment elle pourrait se renforcer après le premier mardi de mars, résume Dante Scala, professeur de sciences politiques à l'université du New Hampshire, à moins qu'Obama accomplisse une faute grave. L'entourage de Mme Clinton n'a pas baissé les bras, il promet la victoire au Texas, dans l'Ohio, en Pennsylvanie, au Michigan et en Floride et, surtout, compte sur le soutien d'une majorité de super délégués. Ce sont près de 800 dignitaires du parti qui sont appelés à se prononcer en toute indépendance pour le candidat de leur choix, lors de la convention. Mme Clinton fait valoir que les victimes de la crise économique en Ohio et les Hispaniques du Texas ont peu de chances de céder à “la vague Obama” qui, selon elle, ne promet rien outre l'idée de changement. Son nouveau thème de campagne : “On ne vote pas à cause d'un élan, on vote pour le candidat qu'on pense être le meilleur”. La candidate est devenue plus offensive allant jusqu'à promettre la colère à son dernier face-à-face télévisé contre Obama mardi prochain à Cleveland. Mme Clinton mise sur les femmes, les classes moyennes et les Blancs, priant que les jeunes ne votent pas. D. B.