L'Iran exclut de négocier hors AIEA et rejette la résolution de l'ONU. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a écarté, hier, toute négociation sur le dossier nucléaire en dehors de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et jugé “sans valeur” la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU renforçant les sanctions contre son pays. “Aux yeux de l'Iran, la résolution du Conseil de sécurité est sans valeur et sans importance”, a déclaré Ahmadinejad à la sortie du Conseil des ministres. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) et l'Allemagne le groupe 5+1, ont engagé le porte-parole de la diplomatie européenne Javier Solana à reprendre des discussions avec Téhéran, après l'adoption de la résolution 1803. Mais Ahmadinejad, cité par l'agence officielle Irna, a rétorqué : “A partir de maintenant, le dossier nucléaire de l'Iran sera exclusivement du ressort de l'AIEA”. “Certains, en dehors de l'AIEA, pensent que l'Iran devrait négocier, mais ce n'est pas le cas”, a-t-il dit, en ajoutant que si “quelqu'un en dehors de l'AIEA veut parler du dossier nucléaire de l'Iran, cette période est terminée”. Solana, le haut représentant pour la diplomatie de l'UE, avait été chargé de présenter en juin 2006 une offre du groupe 5+1 à l'Iran, comportant une large coopération en échange d'une suspension par Téhéran de son enrichissement d'uranium. Le diplomate avait ensuite mené une série de discussions avec le négociateur du dossier nucléaire iranien, Ali Larijani, qui avait abouti à un constat d'échec en septembre 2007. Le ministère iranien des Affaires étrangères a qualifié la veille la résolution de l'ONU de “sans valeur, inacceptable et condamnable”. La déclaration du président iranien rend de facto caduque l'offre de coopération. Ahmadinejad a notamment répliqué que les grandes puissances “pensent que l'on peut utiliser la résolution de l'ONU comme un bâton pour que l'Iran accepte de négocier avec elles”. “Le peuple iranien a rejeté durant ces trente dernières années ceux qui brandissaient des bâtons et aujourd'hui encore le peuple fera la même chose”, a-t-il poursuivi. djazia safta/AGENCES