Ces entreprise misent sur l'important potentiel de croissance de ce marché et bien se placer en développant de nouveaux produits en particulier l'assurance-vie et l'assurance-santé. Une convention dans le domaine des assurances, réglant ainsi un contentieux vieux de 42 ans et permettant aux assureurs français d'activer en Algérie, a été signée vendredi soir à Paris, en présence du ministre des Finances, M. Karim Djoudi, et de la ministre française de l'Economie Mme Christine Lagarde. La visite de M. Djoudi en France, entamée jeudi, a “offert aux compagnies publiques algériennes Saa et Caar et aux compagnies françaises AGF, Aviva France, Axa SA, Groupama et MMA de conclure un accord portant règlement d'un contentieux remontant à 42 ans”, a indiqué un communiqué conjoint des deux ministres. “Cet accord permettra l'entrée sur le marché algérien des compagnies françaises qui pourront ainsi contribuer à la modernisation du secteur algérien des assurances et participeront au développement de l'offre de nouveaux produits tels que l'assurance-vie, l'assurance-santé et l'assurance-dommage”, ont-ils précisé. Cette convention permettra également la création de filiales communes avec des sociétés d'assurances algériennes et leur entrée dans le capital de certaines d'entre elles. “Notre marché mérite de prendre une autre dimension, cela va permettre de dynamiser le mouvement des affaires qui doit nécessairement s'accompagner d'une présence d'assureurs”, souligne le ministre des Finances M. Djoudi, expliquant que “le marché des assurances a une marge de développement énorme en Algérie”. Le marché algérien des assurances représente à peine 0,7% du produit intérieur brut. Alors qu'il représente 3% au Maroc. Selon l'étude Sigma réalisée pour Swiss Re, numéro un mondial de la réassurance en 2006, les dépenses en assurance par habitant et par an en Algérie sont estimées à 19 dollars, alors que la moyenne mondiale est de 564 dollars. C'est pourquoi “ce secteur devrait connaître une croissance à deux chiffres dans les prochaines années tout comme le secteur bancaire”, selon Bercy. “Nous demandons aux compagnies françaises de participer à ce processus de modernisation”, a souhaité le grand argentier du pays, notamment à travers des programmes de formation ou encore à la création en Algérie d'une école des assurances. “Une assistance technique dans le domaine de la formation aux métiers de l'assurance va se mettre en place dans les meilleurs délais, avec comme objectif de la partie algérienne la création d'une école de formation aux métiers de l'assurance à laquelle participera la partie française”, notamment la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA), l'Ecole nationale des assurances et des compagnies françaises, souligne le communiqué conjoint. Une mission d'experts de la FFSA et de représentants de compagnies françaises se rendra prochainement en Algérie, afin de faire un état des lieux des besoins en matière de formation et de proposer un schéma d'actions qui pourra comprendre, notamment la formation de formateurs, l'envoi d'experts, l'accueil d'étudiants en France, l'élaboration de programmes pédagogiques et des échanges de documentation. La résolution du contentieux avec les entreprises d'assurances françaises présentes avant l'Indépendance, devrait ouvrir la porte à de nouvelles implantations de grands acteurs et à la dynamisation d'une profession encore sous-développée. Les deux ministres ont, par ailleurs, eu un entretien portant principalement sur l'évaluation de la mise en œuvre du mémorandum algéro-français de partenariat économique et financier, signé à Alger le 11 décembre 2006 et les perspectives d'intensifier la coopération économique et financière entre les deux pays. M. R.