Il a été découvert au sein de la prison d'Oran “24 cas suspects de tuberculose” en attendant la confirmation des analyses. Quand on connaît la surpopulation incarcérale de la Qasba (4 000 détenus pour une capacité n'excédant pas 2 000 places) l'on comprend aisément que le pire est à craindre. Des intervenants ont néanmoins pris soin de signaler que les deux décès n'avaient pas pour cause la tuberculose, mais cela n'empêche en rien que la situation de la prise en charge médicale de ces cas de tuberculose dans la prison est un véritable problème ainsi que pour toutes les autres pathologies contagieuses. Et cela d'autant plus que des détenus ont été placés dans des cellules d'isolement mais qui sont extrêmement humides, sans aération, aucun ensoleillement, etc. Donc, des conditions qui ne vont que favoriser l'évolution de la maladie. Un médecin nous dira : “L'état et les conditions de ces cellules d'isolement sont ahurissants. Comment mettre ensemble des détenus dont certains ne sont que soupçonnés de tuberculose ! Les promenades d'un quart d'heure au soleil s'avèrent importantes.” Et d'ajouter : “La direction du centre pénitentiaire s'est montrée coopérative et se dit prête à toutes les propositions.” Vu l'état de délabrement de la prison d'Oran, il est urgent de procéder au transfert des détenus malades vers des centres pénitentiaires de la région qui, parce que plus récents, peuvent assurer un isolement dans des conditions adéquates. Cette situation de la tuberculose dans la prison d'Oran soulève le problème de la prise en charge médicale en milieu carcéral. Durant la rencontre, un autre milieu de promiscuité et de déplacement important a été aussi cité, il s'agit du milieu universitaire où existe la tuberculose, dira un médecin du secteur sanitaire d'Es-Sénia. F. BOUMEDIENE