Au moment où entrepreneurs, propriétaires d'unités de travaux du bâtiment et autres particuliers s'attendaient à une diminution des prix des matériaux de construction en cette période hivernale, qui, logiquement, génère l'interruption de travaux pendant des semaines et par conséquent une baisse de la demande des produits, c'est en revanche l'inverse qui se produisit tant ces prix sont excessifs et constituent un sujet de discussion et de préoccupation des citoyens dans la région d'Azazga et sa périphérie (wilaya de Tizi Ouzou). Pour illustrer quelque peu ce paradoxe, le quintal de round à béton qui se vendait à 3 500 DA il y a quelques mois seulement, n'est pas cédé à moins de 7 000, voire 7 500 DA dans certains dépôts, soit un plus dépassant les 114%. Le même constat est relevé également pour le ciment industriel dont le sac de 50 kg, qui se vendait à 300 DA il y a quelques semaines à peine, se négociait actuellement à 480 DA, soit une augmentation de 60%, et encore il faut avoir la “chance” de le trouver disponible chez quelque revendeur du coin, tant la plupart des hangars de stockage affichent un “vide béant” en cette marchandise. Le sable lavé et le gravier, deux matières premières essentielles dans la préparation du béton, sont livrés sur commande, et il faut à chaque fois attendre plusieurs jours, voire plusieurs semaines, pour que les commandes des propriétaires de camions d'approvisionnement puissent être satisfaites. S'agissant de leurs prix, ceux-ci ont pratiquement doublé en l'espace d'un temps record. En effet, la benne d'un camion, qui revenait à 9 000 DA, est passée à 18 000 DA, quand ce n'est pas plus, et celle d'un tracteur agricole est passée de 3 000 à 6 000 DA, sans compter les frais de livraison toujours additionnés à la charge de l'acheteur et négociés suivant la distance kilométrique parcourue par le transporteur. Pour les autres produits utilisés dans les finitions, telles que les tablettes de dalles de sol, pierres taillées, boiseries et autres produits de décoration interne et externe des constructions (ciment blanc, faïence, marbre…), le constat est le même, du moment que les tarifs ont augmenté de façon vertigineuse, au point où de nombreux constructeurs renoncent carrément aux décorations externes de leurs futures maisons. Cette situation, tout en profitant évidemment aux revendeurs de matériaux de construction, qui voient leurs recettes journalières doubler du jour au lendemain, met néanmoins dans un désarroi sans nom les malheureux citoyens aux faibles revenus et ayant entamé des constructions dont ils ne sont plus en mesure d'achever même les primes travaux. C'est dire que “le bonheur des uns fait le malheur des autres”, pour reprendre inversement le fameux adage. Hacène AOUIDAD