Les affrontements se sont poursuivis jusqu'à hier matin à Berriane, à 40 km de Ghardaïa, après une nuit mouvementée. Ces incidents durent depuis la nuit de mercredi à jeudi célébrant le Mawlid Ennabaoui et ont pour origine déclencheur des jets de pétards, de divers calibres, dans les cours des maisons des deux communautés, ibadites et malékites, entre lesquelles ces frictions récurrentes caractérisent la vallée du M'zab. Les autorités locales, à leur tête le wali de Ghardaïa, sont depuis 48 heures en conclave au siège de la daïra afin d'amener les notables des deux communautés à appeler à l'apaisement. Jusqu'au début de l'après-midi d'hier, des points de friction persistent encore du côté du vieux marché et de la rue commerçante principale où nous avons dénombré plus d'une vingtaine de magasins incendiés et complètement saccagés. Un impressionnant cordon de sécurité composé d'éléments de la Gendarmerie nationale et des unités antiémeutes de la Sûreté nationale a pris position autour des quartiers et endroits sensibles susceptibles, tel un volcan, de se réveiller à tout moment. La tension extrêmement vive est perceptible dans les deux camps. Ces quartiers ont été ceinturés par les forces de sécurité afin d'empêcher tout dépassement, voire éviter un élargissement des foyers de violence, jusque-là épargnés. Toutes les boutiques situées dans le périmètre de violences ont baissé rideau, et certains commerçants ont préféré transporter leurs marchandises vers d'autres lieux plus sûrs afin d'éviter le pillage. Nous avons aussi, par ailleurs, appris de sources concordantes que quelques maisons ont aussi fait l'objet de destruction ainsi que des voitures et un compresseur appartenant à une entreprise étatique ont été également brûlés. Il nous a été aussi rapporté qu'une femme enceinte a perdu son bébé suite à un jet de pétard à l'intérieur de son domicile. De source médicale et selon un bilan provisoire, il y aurait un mort âgé de 26 ans et plus de 17 blessés, dont 2 dans un état grave. Interrogé quant aux causes et circonstances de la mort d'un citoyen, le commandant du groupement de gendarmerie de Ghardaïa, le lieutenant-colonel Mokhtar Benguedira, nous conseille d'attendre les conclusions du médecin légiste. Beaucoup de citoyens ont signalé la trop tardive intervention des forces de sécurité, lesquelles auraient pu, en intervenant plus tôt, éviter beaucoup de dégâts. L. K.